Voici une embarcation qui ravira les adeptes de l’ultra transportabilité.
Une quarantaine de kilos et 10 cm d’épaisseur seulement une fois repliée … qui dit mieux ?!
Au risque de choquer le public « pré formaté », les concepteurs de cette unité ne se sont pas embarrassés avec les habitudes des dériveurs auxquels nous sommes accoutumés. On se demande même s’ils n’ont pas pris un malin plaisir à opter pour des solutions systématiquement originales.
Le résultat donne un bateau, certes « décalé », mais non dénué d’intérêt.
Un OFNI singulièrement détonnant dans le paysage du dériveur de plage, mais qui montre que l’on peut encore explorer de nouvelles voies.
Première singularité, le matériau utilisé : du polypropylène de 5 mm d’épaisseur. Étanche, insensible à l’eau (pas de risque d’osmose), sa densité inférieure à celle de l’eau le rend incoulable, tandis que sa souplesse lui permet d’absorber les chocs.
Seconde particularité, la méthode de construction : les panneaux (en vert dans le schéma ci-dessous) sont rivetés ensemble (en rouge), en intercalant un joint d’étanchéité (en jaune), puis un tube souple (le rond en vert) vient recouvrir et protéger le tout.
La rainure qui court de part et d’autre de cette jonction permet à chaque panneau de se plier le long des raccords.
On arrive là à l’idée phare qui sous-tend la conception de ce bateau : la possibilité de le replier.
Tel un accordéon, la coque constituée par 4 longs panneaux, se replie sur elle même pour arriver à une épaisseur de seulement 10 cm !
On imagine aisément la facilité de transport de cette pièce, facile à monter sur le toit d’une voiture…
ou à stocker le long des filières d’une unité de croisière plus grande.
L’ensemble du bateau se démonte et se range dans un emplacement de 3,80 m de long par 65 cm de large et 10 cm de haut.
Même son chariot de mise à l’eau se démonte.
5 minutes suffisent à une personne seule pour déplier la bête et installer les bancs qui permettent de raidir l’ensemble.
Compter une dizaine de minutes supplémentaires pour le montage du gréement, des dérives et du safran.
Continuons l’énumération des particularités de ce bateau en mentionnant le gréement cat-boat en pince de crabe qui permet d’avoir un mât, une bôme et une livarde ne dépassant pas la longueur de la coque repliée.
Côté appendice, non pas 1 mais 2 dérives pivotantes. Et pas de puits, elles sont fixées sur le bordé extérieur de la coque par un simple boulon et 2 grosses rondelles et se manipulent directement à la main … difficile de faire plus simple.
Est-ce suffisamment solide pour résister lorsque le vent monte ?…
Pas sûr mais de toute façon, ce bateau ultra léger n’est pas prévu pour affronter des conditions difficiles.
Une pièce en inox et bois, fixée sur le banc à l’arrière, permet de monter, au choix, le safran ou un petit moteur hors-bord de 2 ou 3 CV.
Pour un moteur plus puissant (4 ou 5 CV, voir plus), une chaise moteur plus conséquente doit être installée.
Prévue initialement pour servir d’annexe, cette petite coque supporte jusqu’à 4 adultes (par mer calme).
Cette capacité de charge intéressante n’a pas échappé à Paul Lenz qui utilise un Banana-Boot (la taille en dessous) pour réaliser de sympathiques randonnées de plusieurs jours à travers l’Europe : Finlande, Suède, Allemagne, Italie et Danemark.
Avis de Paul, propriétaire
« Je l’ai vu en photo dans un magazine et j’ai eu le coup de foudre : c’est ce que j’ai toujours voulu avoir !
Un bateau qui ne nécessite ni place de port, ni remorque, ni installation de mise à l’eau, plus stable et plus marin qu’un kayak Kleeper équipé d’une voile, même s’il n’est pas aussi facilement transportable qu’un tel kayak démontable.
Je suis allé à Hambourg chez le fabricant (l’inventeur du produit qu’il construit lui même dans un petit atelier) faire un petit essai et je l’ai commandé. Jusqu’à aujourd’hui, je ne regrette pas ce choix.
Le génie de ce bateau réside avant tout dans sa coque.
Elle se compose de quatre plaques de matière plastique reliées par une jonction complètement imperméable, protégée à l’extérieur par un tube fendu.
La coque pèse seulement 22 kg environ (modèle 325). Je peux ainsi la porter, sans aide extérieure, de la cave à la galerie de la voiture. En cas de nécessité, on peut aussi la porter sur plusieurs centaines de mètres lorsqu’il n’y a pas d’accès direct en voiture jusqu’à l’eau.
Le montage réclame un peu d’entraînement car la coque se replie volontiers toute seule comme un coquillage géant. Une fois les trois bancs insérés et fixés chacun avec quatre goupilles, l’ensemble est parfaitement stable. Il ne reste plus qu’à fixer les 2 avirons dans les emplacements prévus et l’on peut déjà aller à l’eau, en tout juste 5 minutes.
Encore une dizaine de minutes pour installer la voile, visser les dérives latérales sur les bordés et fixer le gouvernail sur le siège arrière. On a alors un voilier d’environ 3 mètres de long et d’une surface de voile d’environ 4,7 mètres carrés (modèle 325) qui marche convenablement. Certes la forme de la carène n’affiche pas des lignes d’eau optimisées pour la performance mais permet, avant tout, d’être repliable.
Le corps du bateau se compose, on l’a dit, d’une matière plastique flexible ce qui entraîne certains avantages et inconvénients.
Le sol est d’une souplesse inhabituelle lorsque l’on se déplace vers l’avant ou l’arrière du bateau. L’inconvénient majeur est toutefois que le bateau peut se déformer fortement. La voile fixée sur le mât posé à l’avant entraîne le bateau à la gîte tandis que le barreur assis à l’arrière exerce une force de rappel opposée. Ces forces vrillent le bateau en entier.
Pour y remédier, on peut installer 2 bastaques reprises à l’arrière. Il faut détendre une bastaque et tendre l’autre à chaque virement de bord pour ne pas déformer la voile. Une habitude à prendre.
L’avantage, par contre, de la coque de bateau flexible est sa robustesse. On peut rentrer de plein fouet sur un récif caché sous l’eau sans aucun dégât. La matière plastique plie simplement un peu puis reprend à nouveau sa forme originale, sans aucune déchirure ni trou. Au pire, il y aura une éraflure. Et lorsque le bateau s’échoue, l’eau est si peu profonde que l’on peut descendre n’importe comment, sans que l’eau n’entre dans les bottes.
Le bateau supporte le poids de deux adultes et deux enfants, mais plus les vagues sont hautes et le vent fort, moins il faut charger le bateau. La question est : jusqu’à quelle force du vent peut-on effectivement naviguer à la voile avec le bateau ?
D’après mon expérience, cela dépend plus de la hauteur des vagues que de la force du vent. Si les vagues commencent à déferler, il peut arriver qu’une vague passe par dessus le bordé. Dans ces conditions, il est préférable de s’arrêter.
Depuis mes aventures dans le parc national de Kolovesi (1999), j ‘ai constaté qu’il est très difficile de naviguer à la voile sur un Banana-Boot avec un vent de 5 à 6 Beaufort car la force du vent courbe les tubes alu qui tiennent la voile.
Traduction du site de Paul Lenz par Jean-Marc Schwartz, avril 2007
andante
4 Oct 2010annexe banana 325
J'ai une banana 325 et je voudrais l'adresse du fabriquant ou de l'importateur pour lui commander les accessoires permettant de naviguer à la voile
merci