- Littorine… les premiers brouillons
- Littorine 2… la suite
01/05/12
Au lieu d’aller vers un truc qui, au final, ne va pas me satisfaire, (et qui, en plus, a déjà été réalisé par Chris Waite, dans un style que j’aime bien, mais qui est le sien), ce projet va gagner un bouchain de plus, et évoluer vers un hybride entre le Misainier Vendéen Bigornické et le Trouper 12 de Swallowboats : une sole plate, un bouchain intermédiaire incliné et cylindrique sur l’avant, et une muraille pas loin de la verticale au dessus (les tracés ci-contre, du bouchain sur l’avant et des sections, sont totalement pifométrés).
Il va juste falloir trouver comment est fait l’avant du Trouper 12, et il n’y a aucune bonne image de cet « avant » (de l’arrière, si, tout plein !)…
Et éviter de refaire la même erreur que sur Littorine 1, c’est à dire greffer un avant bizarre sur un joli petit bateau qui n’avait rien demandé.
Il faudra donc tout redessiner autour de cette section et de cette étrave. Promis, je ne ferai plus de mariage entre carpe et lapin (ni même de lapin à avant cylindrique).
(La chimère « Carpe-Lapin » est un bronze, « Lapin à vent de Tourtour », par François-Xavier Lalanne)
Donc, « bateaux à ne pas regarder de trop près » :
(pour ne pas être trop influencé)
– Les Montaubin de la famille Rando, R+, Misainier Vendéen, ou Lili, Petite Lili, Petite Elisa (les autres ont un bouchain de trop).
Vu mon admiration pour cet architecte, ça ne va pas être facile de faire comme s’il n’existait pas !
En fait, à part le brion, ses bateaux me conviennent tout à fait (en particulier le gréement).
Mais : 1/ ses foutus brions sont concaves (un tout petit peu : regardez l’ombre, sur l’avant du Misainier, ci-dessus), et 2/ Montaubin a fait plusieurs superbes voile-aviron, mais pas de micro-croiseur (un « Vive la Crise 15 » serait une bonne idée, pourtant !)
– Chez Welsford, la famille « Truant – Houdini– Pilgrim« ,
le Houdini (4.10m x 1.80m, 85 kg) est un de mes PBR favoris :
Un reproche, purement esthétique, au Houdini : l’arrière est un peu volumineux. Difficile de supporter autant de poids (que sur l’image ci-dessus, au moteur), sans un certain volume…
En fait le Pilgrim a à peu près les mêmes proportions, en plus grand. Voir en particulier les photos de la Florida 120, sur Flickr.com/photos/chipspilgrim.
Le « Pilgrim à cabine » construit par le Néo-Zélandais Bob Denham (à ne pas confondre avec Denman Andrew, représentant de Swallowboats en Australie) :
Sous certains angles, le ribord du Pilgrim semble concave : il n’en est rien, la forme est même légèrement convexe, c’est le vrillage de ce panneau qui donne cette impression. Comme on le voit, il y a vraiment beaucoup de bouts de bois…
J’aime bien les bateaux de Welsford (héritiers des bateaux du sud de l’Angleterre, voir le message #28576, « JWBuilders History » sur Yahoo.com/group/JWBuilders), mais ils n’atteignent pas, loin s’en faut, la légèreté des plans Montaubin ou des kits Swallowboats, et le mode de construction sur membrures et lisses demande beaucoup plus de temps que le cousu-collé. Ce sont quand même de sacrés bateaux, extrêmement solides et marins, avec un look reconnaissable entre tous : top niveau mondial !
Le Pathfinder à cabine, du Terre-Neuvien Perry Burton (blog « coastal cruising in a Pathfinder« ), m’a longtemps fait rêver…
– Ou l’autre famille des Welsford Montaubinés : Saturday Night Fever, son grand frère Awol (5.05 x 1.91m). Le joli Sweet Pea (5.3 x 2.24 m) de Welsford fait aussi partie de ce club « double bouchain« , malgré une petite tricherie dans les hauts, et en plus, il est water ballasté, alors …
– Ou leur cousin polonais le 4.0m Dinghy de Radoslav Wersko, et le Highlander 12 Selway-Fisher, ou encore Pepper Gal (4.65m), un intéressant plan Murray Isles que j’avais dans mon dossier PBR depuis un moment.
– Il y a aussi le Argie 15 de Dudley Dix, dont un exemplaire a été construit dans son sous-sol par … Louis de Lassus ! (sur la 2ème image) Elle est comment, cette étrave, Louis ? Bombée ou plate ??
Réponse de Louis : c’est plat…. Le montage « spread eagle » du constructeur italien m’avait laissé un petit espoir : raté.
BayRaider 17 Swallowboats
En faisant un petit tour de mes chantiers favoris, je me suis penché sur le BR17 Swallowboats : une taille intermédiaire entre mes 2 projets de monocoques (14 et 21 pieds), que j’avais négligée.
Ben j’aurais du le regarder avant, ça m’aurait fait gagner du temps !
Double bouchain, mais fonds en V très aplati, avec ce galbord (ce n’est plus une sole) tortillé en un très joli brion arrondi, un large ribord et une préceinte plus étroite. C’est l’exact intermédiaire entre mon BayCruiser20 chéri et le projet Littorine 1 !
Notez, accroché dans le fond, LE SandPiper jaune… Bon, OK, ça fait un peu babouche.
Mais c’est par ce bateau (je crois) qu’a commencé l’aventure de la famille Newland, de Swallowboats, et de leurs brions courbés. Matt Newland – le 2ème patron, après son père Nick, lui même architecte naval – est devenu, dans l’histoire, un des meilleurs concepteurs de petits bateaux au monde : pour ma part, je le mets carrément, pour le talent, au même niveau qu’un John Welsford, ce n’est pas rien !
Mais … malgré ce brion parfait, ce bateau ne correspond pas à ce que je recherche : le fond est en V (pas très marqué, mais en V), et ce bateau relève donc plutôt du projet « Littorine 1 »
N’empêche que là aussi, ça va être difficile de faire comme si les bateaux de Matt (& Nick) Newland n’existaient pas ! J’ai tellement regardé ces bateaux que je suis imprégné de leurs lignes, de la même façon que j’étais imbibé par les plans de Ian Farrier quand j’ai dessiné le PP17.
Résultat : un « mini F22 », alors que j’étais parti des Kendricks 16 & 18 pour sa conception. Ce qui m’avait à la fois déçu et un peu énervé, sur le coup : pas facile de faire du neuf …
– Il y a pas mal d’autres bateaux à double bouchain et fond plat (ce qui, hélas, élimine la plupart des plans Harlé… sauf le Cabernuche : passons…), comme toute la famille des « Zazie – Clin d-oeil – Samba » Delion – CN des Vénètes, Serpentaires et Serpentine de Veys, les Primo, Piccolo, Venaco, Corto de Villenave, et bien sur l’Aviateur … et même le Chebacco de Bolger (ainsi que ses « petits frères » Catfish et Bobcat), et aussi l’Egoist, il y a quelques années, dans le style plan amateur génial qui n’intéresse personne.
Mais tous ont des étraves sans aucune courbure du galbord
(= le panneau au dessus de la sole. Le bordé du haut serait le carreau sur les petits bateaux, la préceinte sur les gros..)
Pas du tout ce que je cherche…..
Dernière nouvelle (25/06/12) :
le Pelegrin de John Welsford, évolution avec cabine du Pilgrim, qui arrive après les projets Pioneer (~5m) et Lady Emma (~6m) . Les plans du Pelegrin sont disponibles depuis le 25 juin sur le site de J Welsford et sur Duckworks. 2 exemplaires sont déjà en construction, en Amérique du sud et en NZ.
Joli bateau, et, vous avez vu : le ribord présente une indéniable courbure convexe au niveau du brion !! Les formes ont évolué, devenant plus rondes que sur le Pilgrim (qui a, c’est vrai, un cul un peu massif & carré). Du coup, la coque présente bien un fond plat, mais 3 bouchains ou 4 pans.
On y est presque, affaire à suivre de près.
Ce qui ne devrait pas être trop difficile : je suis sûr que ce bateau, véritable Jeep des mers, qui concentre en un volume minimum tous les atouts du « croiseur minimal », va rencontrer un énorme succès.
Il manque une donnée dans cette description : le poids sur la remorque… un peu moins de 600 kg ? Des ballasts liquides auraient réduit ce poids, et je pense que la question va bientôt surgir sur le group Yahoo JWbuilders !
25/04 « Premise 2 » : TROUVÉ !
Je me disais bien que ce truc « à double bouchain, avant arrondi & et fond plat » avait déjà du être dessiné pas mal de fois….
Petrus, de Jürgen Sass :
j’ai trouvé un exemple, le Petrus, a fast rowboat, sur un fil du forum Boatdesign (Boatdesign.net, chine development p2 # 25 de Jürgen Sass aka HJS) :
Voilà un bateau d’aviron que j’ai dessiné pour un client. Il a une section trapézoïdale au maître bau, et est bien arrondi à l’avant comme à l’arrière. Le maître bau trapézoïdal est bien plus efficace que la section en V, avec une meilleure stabilité et moins de surface mouillée. Toutes les surfaces sont développables, et le bateau peut donc être construit en CP.
Cette forme peut être utilisée pour tout type de bateau.
(Jürgen Sass, Vaxholm, Sweden, A fast rowboat)
OK, l’étrave est plus inclinée que dans mon projet, mais à part ça tout y est, et ça ne change pas grand chose : on peut même y adapter une étrave inversée (« X bow« , il faut dire, paraît-il). Avantage de cette forme fine et étroite : c’est directement transposable à un multicoque, ça aussi ça m’intéresse !
En redimensionnant (valeurs au pif) l’image, ça donne ça :
…. bristol, ciseaux, petits bouts de scotch…et une imprimante .
Les proportions correspondent grosso modo à celles d’une page A4, mais je ne sais pas du tout ce que ça va donner en 3D, et il me manque le « tableau soigneusement dessiné » et le maître bau …
Pour la couleur, c’est plus « myrtille » que « framboise écrasée », mais moi ça m’ira.
PS : d’après un fil (small-planing-hull-jetboat) du forum Delft ship, p2, c’est avec ce logiciel que le projet de Jürgen Sass a été conçu, c’est donc parfaitement possible ! Ce gars fait des choses très intéressantes…
01/05 Winsome, de Swallowboats
Et toujours chez SwallowBoats, il y a un bateau à pédales, le Winsome, (5.3 x 1.1), qui une fois un peu « comprimé« , donne quelque chose de très intéressant.
La parenté avec le Petrus est flagrante.
Avant « compression », l’avant n’est pas si bombé que ça, du moins sur les exemplaires en polyester… Normal : à mon avis, la sole continue trop loin vers l’avant, ce qui décale les points de tangence (une histoire de vecteurs coplanaires), et donne des formes qui peuvent sous certains angles paraître creuses (cf. commentaire sur le ribord du Pilgrim), mais qui ne le sont pas du tout, comme le montre la photo de l’intérieur du pic avant.
Si quelqu’un veut un « Littorine 2 » tout de suite, pas de problème : Swallowboats peut faire des « plans + Kit » ou « plans + construction » à la demande. Gageons que pour un « Winsome comprimé« , ça ne leur demanderait pas beaucoup de temps !! Et avec la garantie d’un vrai architecte, et d’un vrai chantier …
Enfin, « tout de suite », c’est pas garanti : ce chantier semble très bien s’en tirer, malgré la crise, et d’après Julian Swindell (blog Daisy Grace, 31 May 2012), l’atelier est plein à craquer, avec une activité de fourmilière, et les délais de livraison, déjà pas négligeables, doivent en souffrir…
Tant mieux pour eux !
D’après les nouvelles, ça serait la même chose au chantier Franck Roy à Marans : si la construction à petite échelle pouvait ne pas trop souffrir de la crise, ça serait vraiment très bien. Mais toutes les rumeurs ne sont pas aussi rassurantes, hélas…
Terhohalme
Toujours dans le même style, et conçu par le finlandais Terhohalme (sur Boatdesing forum, « designing origami boats in Rhino« ), il ne manque que le fond plat ! L’arrondi du brion est parfait, et complété par son équivalent à l’arrière. J’aime autant la méthode Sass, qui conserve un angle, genre « bouchain évolutif du pauvre » ! Il suffira pour ça de rattacher l’arrière du galbord à son avant, et découper le long du bouchain entre préceinte et ribord, à l’arrière (j’ai fait pivoter l’arrière de 33°, mais un angle de 34° aurait été mieux..)..
En fait Terhohalme a travaillé aussi sur des coques à un seul bouchain … mais pas à fond plat, donc à 4 pans, pas trois : serait-il possible d’obtenir ces courbes avec un fond plat ?
La courbure de ce brion (à 4 ou 6 pans) est extrêmement élégante, mais le développement doit être tout à fait conique, pour qu’il obtienne un brion d’aussi petit rayon, presque carré.
Impossible de le voir sur les photos, il faudra faire une (deux) maquette(s) pour étudier ça.
Ou se lancer (enfin) dans l’étude et l’utilisation des logiciels, puisque d’après les deux concepteurs scandinaves, Rhino et Sketchup y arrivent très bien.
Conclusion de tout cet inventaire :
Avec ces trois projets (Jürgen Sass, Winsome et Terhohalme, et toute la doc avant : le p’tit gars ci-contre trouve que ça commence à bien faire), de styles très proches, il doit être possible de faire une synthèse avec les Montaubins.
On est donc au moins quatre sur la planète (j’ai, hélas, raté l’occasion d’interroger P. Bolger. Mais j’ai, un jour, pu en parler avec P. Harlé, quand même ! Si j’avais su alors ce que je sais maintenant…) à se poser des questions sur les « étraves tortillées » : je contacte les 2 derniers dès que j’ai un peu de temps ! En plus on est dans la même classe d’âge (= vieux kroumirs), on va se faire un club… C’est-y pas beau, le World Wide Web ??
La démarche de Terhohalme complète celles des Newland et de Jürgen Sass : il faudrait, grâce à une fente dans l’avant de la sole (par ailleurs plate, comme sur le Polly Wee), faire « travailler » aussi cette partie de la coque, pour obtenir une courbure harmonieuse de tout le brion (tracés de plus en plus au pif !! je pense, après coup, que ce « bec » – en rouge et jaune – devrait être un peu plus large).
C’est la seule chose qui me gêne sur le « Winsome compressé » et le Petrus : ce vilain plat sur l’avant qui rompt la courbe du U et gâche le reste de l’ouvrage…
Cette courbure de la sole donnera également le joli profil parabolique du bas du brion, un peu comme celui obtenu par Terhohalme.
Trimaran tornituré ?
Une remarque en passant : j’ai aussi eu des difficultés à passer des sections ogivales du brion aux sections en U du reste du flotteur, sur le PP17, avec un résultat pas entièrement satisfaisant.
Pour la construction en CP d’un trimaran, voilà aussi des solutions possibles : avec 2 pans d’un côté, 3 de l’autre, et des brions « fusionnés » méthode Terhohalme, on pourrait faire de très jolis flotteurs asymétriques.
Et même des Xbows : en recommençant la torture dans les hauts, avec non plus une sole, mais un pont tortillé « à la Chris Waite » ! (le haut de cette coque, en gris, est le brion de Polly Wee, extrait de la 1ère photo du paragraphe « résumé » ci-dessous, retourné et collé sur la coque de Terhohalme… Par contre, il faudra couper le pont en deux, sinon je ne vois pas trop comment finir l’intérieur, une fois toute la coque cousue d’une pièce !).
Vous savez quoi ? je me demande si l’application du « Principe » à ce flotteur de trimaran TerhoHalme – Risch Tewaié n’est pas le truc le plus innovant et le plus réussi de toute cette page !!!
faudrait juste l’étirer un peu. Et peut-être assembler autrement les bordés, avec un montage « spread eagle », à la Jürgen Sass, pour l’arrière : les deux galbords (babord-tribord) pourraient y être soudés (sur ~15% de la longueur), pour donner un fond courbe et deux bouchains évolutifs allant jusqu’au tableau arrière.
Résumé du projet 2 : le Principe « coque à 5 pans, brion en U »
Il s’agit ici d’un projet strictement conçu pour la construction en contreplaqué, donc avec formes totalement développables.
L’objectif est d’obtenir des sections verticales courbes, en U ou en ogive, au moins dans la partie avant(étrave et brion), pour adoucir un peu l’aspect anguleux des coques à bouchains vifs, et obtenir un meilleur passage dans l’eau (anti plaf-plaf!).
Coques à 3 pans, ou « Sharpie arrondi »
Chris Waite (UK-hbbr-forum-Evolving-Polly-Wee) a choisi la formule extrême, c’est-à-dire un seul bouchain (soit 3 pans). Le Polly Wee est donc un Sharpie à étrave arrondie: pari difficile, qui ne se prête pas à tous les styles de coque. Je pense que Chris va y arriver, en mariant cet avant tortillé avec un arrière également curviligne, dans un style typiquement anglais. Je n’ai pas encore totalement renoncé au projet « Littorine 1 » à cul carré de Lill Bigornick, mais j’ai de gros doutes : ça risque de ne pas être bien joli ! Avec un fond en V (4 pans), OK, mais avec une sole plate ?? Humm…
*Chris a fait le 1er essai des ballasts le 3 mai, sur un bateau encore inachevé, non ponté. Je mets les nouvelles photos ici : en N°2, les ballasts sont en cours de remplissage. Polly Wee a maintenant (31/05) un pont complet, et une « casquette » en CP qui servira d’ancrage à la capote (qui a dit « anglaise » ?) en toile. Chris se fait charrier par ses amis de uk-hbbr-forum (c’est pas nouveau), qui trouvent que « ça ressemble à un joli petit canot à moteur traditionnel »…
Chris a réussi à parcourir le « thames raid », et à exposer son bateau au « Beale Park BoatShow » (9&10/06/12), malgré une météo « biblique » (un écrivain anglais disait un jour que le coup des « 40 jours et 40 nuits de pluie », c’était une blague : juste un été anglais normal. Et l’été, c’est dans 10 jours, seulement). Donc Chris, confirmant l’influence de son passage dans la Navy, a sorti la ‘bâche camouflage’ pour limiter le remplissage de Polly Wee (normalement, l’eau rentre dans les ballasts, pas autour).
La marque noire sur l’étrave, une quinzaine de cm sous l’oeil de remorquage sur la photo du milieu, correspond à l’assiette « normale » du bateau (= sole horizontale) : Polly Wee est forcément très sensible à la position de l’équipage, mais présente quand même une très forte « mise en différence » entre l’avant et l’arrière, à la manière des bateaux de pêche traditionnels du Finistère breton. C’est voulu, Chris avait envie d’un avant « bien défendu », et souligné par le triangle blanc du brion.
Quelques nouvelles images, fournies par Port-na-Storm (voilà un baptême bien arrosé !! http://youtu.be/MoUCWsFyl0A) :
Une video, à l’aviron : http://youtu.be/0nN2oNHBJLM , et des photos d’AdrianG (sur flickr.com/photos/80678606@N02/) et de Randonneur (du Paradox Johanna).
C’est vraiment un minuscule bateau, mais très réussi à mon goût. Raison de plus de ne pas refaire la même chose ! Encore que : Paul du Millibee (voir paragraphe plus bas, le gars avec un bateau rouge et une tronçonneuse, celui qui petit-déjeune à la bière, sur la 3ème photo là au dessus. Mais c’était à usage médical, because eau de la rivière polluée et troubles intestinaux. Alors …) aimerait bien un Premise 14, lui aussi, et Chris va nous sortir les plans en juillet. Tentant !
11/07/12 : Les plans sont en cours : Chris nous a communiqué la silhouette, le tracé des bordés, a mesuré trois sections (mesure délicate et peut-être imprécise, nous dit-il) et le tableau arrière, et Paul Hadley va s’attaquer à l’informatisation des plans : c’est – début juillet – pour bientôt !
Etraves « à facettes »
De nombreux architectes, Français surtout, ont choisi de multiplier les bouchains, pour obtenir une étrave arrondie par la multiplication d’étroites facettes rectilignes. Héritage de nos grands précurseurs (Herbulot, Costantini), ou incapacité de la plupart des logiciels à traiter les courbures gaussiennes (même quand il n’y en a pas), je ne sais pas d’où vient ce style rectiligne, mais personnellement je ne l’aime pas trop, et je lui préfère la courbure ébauchée par P Harlé sur le Muscadet, et utilisée à la perfection par B&B design sur les Coresound, et par Matt Newland sur l’ensemble de la gamme Swallowboats (entre autres).
J’en suis venu à une démarche intermédiaire, avec une coque à ″5 pans″, c’est-à-dire deux panneaux de chaque côté et une sole plate. Sole plate pour un échouage facile, deux panneaux par côté pour garder la simplicité de construction, et étrave courbe, pour obtenir un Malango ou un D2 Rolland « du pauvre »
Les nombreuses vidéos sur la VOR 2012 montrent parfaitement la capacité des entrées d’eau en U, à passer sans freiner dans les vagues et le clapot. Bon, OK, sur des monstres qui n’ont pas grand chose à voir avec un Petit Bateau Rigolo, mais quand même !
Cintrage du galbord (ou ribord ?)
Le galbord (ou est-ce alors le ribord? en tout cas le panneau intermédiaire entre la sole – le fond – et la préceinte, ou carreau – le bordé du haut) doit alors présenter une torsion, qui donne, sur le plan, des sections verticales courbées en un élégant U.
Mais attention: convexe, cette courbure, surtout pas concave, comme sur les Flint ou Fleet de Ross Lillistone, et, à un bien moindre degré, sur les Montaubin !
Cette courbure concave est peut-être efficace sur les coques planantes, en particulier dès que l’avant est déjaugé. Par contre sur les voiliers (en plus d’être moche), aux petites vitesses atteintes par des bateaux « normaux », ça tape, ça fait du bruit, ça freine, ça crée une énorme vague d’étrave, comme a pu le constater Frank Smoot-hbbr (DIY tris « 7-the-planing-hull-experiment ») lors d’un de ses nombreux essais.
A part pour l’Hydroptère (ou les hydravions), je ne suis pas un fanatique des redans (type Parlier ou autres) non plus …
Sur les Montaubin , ce creux est tellement peu marqué que le passage est excellent, mais c’est juste pour le Principe (et l’esthétique)…
Du bon (?) usage des formes développables
Comment obtenir une courbe convexe, et non concave ? Par le tracé des bouchains, aux jonctions sole / galbord, et galbord / préceinte.
Pour qu’une forme soit développable, elle doit avoir une courbure dans une seule dimension, et donc présenter, dans un axe précis, des génératrices rectilignes, et dans les autres dimensions, une courbure déterminée par les courbes des bords des panneaux, les directrices.
Il y a d’autres conditions: que le rayon de courbure soit supportable par le CP, et que les génératrices ne décrivent pas une hélice (courbure gaussienne). Sinon ça va craquer!
Pour tracer ces génératrices, il faut repérer les endroits où les tangentes aux courbes des bouchains sont dans le même plan. Cela peut se déterminer mathématiquement, si l’on connait les formules mathématiques de la courbure des bouchains (les ordis savent faire ça, si on leur donne les coordonnées en 3D d’un nombre suffisant de points): on calcule la dérivée de ces fonctions, et on cherche les points pour lesquels les produits vectoriels sont nuls (ces vecteurs sont alors coplanaires). Le segment qui relie ces points est dans le même plan que ces vecteurs, c’est donc un segment de génératrice, tout droit.
On peut aussi chercher à repérer les génératrices avec une règle sur la coque ou la maquette toute construite, mais ce n’est franchement pas très précis (le CP, soumis à de fortes contraintes, a tendance à « prendre ses aises », et à creuser un peu au milieu du panneau).
On peut enfin demander à un bon logiciel de faire tout le boulot sans rien dire: Rhino a l’air d’y arriver, les autres j’ai des doutes. Il faut en tout cas bien expliquer ce qu’on cherche, de toute évidence!! Va bien falloir que je m’y mette, un jour…..
(voir Wikipedia « surfaces développables », le pdf « petite contribution sur l’emploi de surfaces développables », de Jacques Lhost – aka « alien » sur bateauxbois, en PJ ci-dessous et dont est tirée l’image ci-contre, merci Jacques, ou l’introuvable N° spécial de Loisirs Nautiques – N°HS 8 – « connaissances sur le tracé des carènes »)
Ce sont les positions relativement plus en avant ou plus en arrière de ces points de tangence qui font que les sections verticales seront concaves ou convexes (les joues creuses ou ″pommées″), donc le tracé des bouchains: on ne peut pas obliger le CP à se bomber dans un sens ou dans l’autre, c’est le tracé des bouchains qui détermine la courbure. Par exemple, dans mon cas de coque à 5 pans, en terminant la sole (plate) plus ou moins loin de l’étrave.
Pour se représenter ce que ça donne, il suffit de prendre une feuille de papier, d’en corner un coin (de le rouler), pour former un cylindre ou un cône. Une fois le pli bien marqué, tracer une diagonale à un angle assez aigu, se terminant par une courbe, et découper suivant cette ligne. Refaire la même chose, mais symétrique, dans l’autre coin de la feuille: en joignant ces 2 bouts de papier, on obtient une jolie étrave à section en U… si l’on a bien tracé la ligne de découpe! Si votre arrondi est un cylindre, l’étrave correspond à une section oblique d’un cylindre, c’est-à-dire une ellipse: facile… Si c’est un cône, de sommet variable en plus: eh ben démerdez vous!!! (en coupant, à l’œil, suivant un plan vertical, on y arrive… +/- bien !)
Ensuite, il n’y a plus (!) qu’à déterminer, sur le papier millimétré ou sur l’ordi, la ligne d’intersection entre ce « galbord roulé » et la préceinte…
Y’a plus qu’à…
… à mettre tout ça en pratique. Avec ces exemples là, il doit bien y avoir moyen d’arriver à quelque chose de sympa! Dans le style – maintenant plutôt homogène – « Misainier Vendéen / Petrus / Winsome », je pense, bien raide « à la française », avec une sole un peu plus large pour se « poser » avec confort sur la grève (j’aimerais bien y mettre un tout petit peu plus de cambrure et de tonture, quand même..).
Les « spécifications » resteront celles fixées par Yann pour le Little Bigornick, pour un p’tit bateau pas cher, facile à mettre à l’eau, à remorquer et à stocker dans son jardin, soit 14 pieds et à peine plus de 100 kg lège (et donc avec water ballasts).
Longueur de coque | 14 pieds/4.26 m (ou 32 ?) |
Largeur | 1.68 m |
T. E. | 0.17m/1.13 m |
Déplacement en charge | ~ 580 kg |
ballast | ~ 200 litres |
Surface de voilure | GV 10.80 m² TC 1.90 m² |
(OK, OK, j’ai viré tout le plomb – 75 kg – prévu par Yann : c’est l’avantage des « 5 pans » sur le Sharpie, la coque est un peu plus creuse, ça aide pour caser le ballast et augmenter son action : ça fera autant de moins à trimballer sur la remorque, et à hisser sur la grève ! Ou alors je mets une bonne grosse batterie pour faire marcher un moteur électrique).
Bananitude …
En plus, il devrait être facile d’adapter ce « Principe 2 » à la taille (et au style) du Misainier Vendéen (6.10 m). Ou à une taille et un style proche du BayCruiser 20, (ou du Pelegrin de Welsford), si je choisis, finalement, la version « cambrée » à l’anglaise (la silhouette du stretched Polly Wee me plait assez)
Donc : à suivre …
Pour le gréement…
ça reste ouvert : dans tous les cas non haubané, mais type « Montaubin« , « Irens-Romilly » (vous avez vu son BJ-17, ci-contre ? waouh !!), ou « Paradox+Hobie Adventure » ??
Sur un si petit bateau, ça ne devrait pas coûter trop cher d’essayer quelques variantes, et pas être trop compliqué, si ça a été prévu au départ.
Et le roof ?
Si les deux versions de la coque commencent à bien se dessiner, ça ne pas être facile de mettre un roof élégant (et donnant un minimum d’habitabilité) sur une aussi petite coque :
pour donner une comparaison (exactement dans la bonne taille), je voudrais éviter l’aspect pataud du Lynx 14 Selway-Fisher, et de son roof surdimensionné. L’exemplaire gris, le 2CV de Ian Ruston (the-ongoing-diary-of building-deux-chevaux, dont il a déjà été question sur Nautical Trek, à propos d’allergie à l’époxy), ainsi que le rouge qu’on voit partout, le Millibee électrique de Paul Hadley (un des amis de Chris, et pas le dernier à vanner, mais qui a parcouru 56 miles avec son moteur électrique pour le Thames Raid 2012), ont été modifiés : ça a l’air moins gros sur les plans, ainsi que sur un exemplaire (voir Barcoholic.ro et thebyteworks.com/lynx14) construit en Roumanie.
Effectivement, sur son blog, Ian Ruston indique : « I have added 100 mm to the cabin sides », donc c’est bien plus volumineux !
Du point de vue « look », je préfère l’original… et Littorine !
PS : depuis le 17/06, il est question d’attaquer le roof de Millibee à la tronçonneuse (les volumineux logements des doubles dérives y sont déjà passés !), pour réduire le fardage.
Construction CP 6 mm, voilà des références à garder en tête :
Longueur x maître bau | 4,26 m x 1,86 m (plus large que Lill’Bigo) |
Surface Voiles | 9,94 m² (moins que Lill’Bigo) |
Poids lège | 193 kg (dont 102 kg de coque, et 2 dérives lestées) |
Contrairement à Yann, je préfère un roof « pleine largeur », comme sur le Lynx 14 ou le PocketShip Chespeake / Arwen Marine.
Sur la version Littorine 2 Curvy, j’aimerais bien un truc à l’ancienne, comme sur le Tideway 14 ou le FolkBoat Junior :
Mais sur mes premiers croquis « ça » ressemble à un Bélouga nain : j’aime pô (le vrai Bélouga, si, mais pas ma version raccourcie..).
Captainjo
4 Mai 2012ha oui ! :
Bien, bien bonne contribution, mais que d'options possibles avec des pov'plaques de cp, je te propose de construire 10 coques et de les comparer dans un bassin de carènes…sinon comment conclure ?
Bon moi c'est sur que mon scow risque de faire flacflac… d'ailleurs ça avance pas tiens mon chantia, mais faut bien tenter d'avancer tout le reste.
Captain'jo
eric17
4 Mai 2012beuh non !! :
@ Captainjo : salut Jérôme !
Rassure toi, ça progresse nulle part … sauf la hauteur de la haie, de l’herbe et de tout un tas de trucs printanniers, qui croissent et multiplient.
Mais pour le nombre de coques, une seule suffira. Je parlais hier soir de maquettes et d’essais avec Yann, mais c’est parce que son nouveau projet est plutôt innovant.
Et je me suis fait jeter !
Pour mon P’tit Luma, il suffira que je me décide sur le style (en gros : sur la bananitude), c’est pas vraiment révolutionnaire, mon truc (je suis même étonné que ça n’existe pas déjà, c’est pour ça que je continue à chercher).
Mais il me manque toujours le local (avec une maison à côté)… Je crois que je vais me chercher une station service désaffectée :
ça devrait être dans mes prix
BIGORNICK
5 Mai 2012Litorinithe :
c'est sûr qu'il y a le choix dans tout ça, maintenant pour faire la synthèse et pour désigner un gagnant, bonjour la migraine…bien qu'il ya quand même un petit air de famille entre tous, je pense que c'est la coque du BR 17 qui devrait s'approcher le plus de tes aspirations non? avec un aménagement de pont misainier, et un roof desuet Wesfordien le tout à la sauce Charentaise tu devrais pas être loin de TON canot parfait…
eric17
6 Mai 2012Optitorine :
@ BIGORNICK : puisque tu lui colles un nom de maladie, moi j’en fais un médoc !
Effectivement, la suite est pleine de points d’interrogation, mais pas ceux que vous évoquez tous les deux.
– D’abord, est ce que je me plonge dans DelftShip / Sketchup, ou est-ce que je continue avec mon logiciel actuel : « papier-crayon » (avec les outils « gomme » et « chiffonner ») ? ça serait pas mal, mais… pffff
– Est-ce que je continue à prospecter « pour voir si ça existe pas déjà », et à contacter des gens que ce Principe intéresse ? La réponse est évidente pour moi : oui ! Internet met à notre disposition des infos et des contacts passionnants, je vais pas laisser passer cette chance !
– Après réponse à ces 2 trucs, faudra décider du style, c’est à dire, effectivement, essayer la ligne française (rectiligne), ou tracer ça avec des courbes à l’anglaise. Ce qui ne fera jamais que 2 versions. Je suis d’accord avec Yann, un « BR
1714 à 5 pans » serait parfait, à mon goût ! C’est con, le « Petrus-Winsome 14 », il est quasiment tout fait ..– Ensuite voir comment je pourrais aménager cette coquille (de noix ou d’escargot ?). Sur de si petits bateaux, la question est : « cockpit OU cabine » ? Y’a pas vraiment la place pour les 2, exemples : Paradox ou Scamp ? J’aimerais bien un grand coffre un peu surélevé, où on pourrait ranger (?) tout le fourbi, et à l’occasion dormir. Mais ça reste à déterminer, et Tomato Ketchup pourrait être encore plus utile pour cette phase là que pour la première. Sinon, faudra récupérer de grands cartons, un cutter et du Scotch !
Pour le moment je me concentre sur le Principe de la coque, mais y’a un problème : pour une construction cousu-collé où les aménagements constituent l’essentiel de la structure, faudrait déterminer ça avant la construction de la coque. Dommage : le découpage de cartons dans la coque finie, ça m’aurait plu.
Bof : un mannequin fait de quelques panneaux d’agglo, ça devrait pas être la ruine. Et ça permettrait une stratification interne avant réalisation des aménagements, donc l’utilisation de CP plus fin et plus facile à courber : impec !
– Enfin phase ultime, « où construire » ? Quand j’ai fait mon doris, d’abord dans mon salon, puis dans mon jardin : ça a d’abord été une « usine à poussière », puis un « cas de litige » avec tout le voisinage (les pavillons sont très serrés, et la coque constituait une excellente caisse de résonnance – sinon d’harmonie – pour la ponceuse en particulier. Je le referai plus, promis !!). Je cherche (et pas uniquement pour ça), mais ça me gave de voir les prix …
En tout cas le « Principe 2« , il est là, je le tiens au bout de mon crayon, c’est juste une question d’heures volées aux autres activités, obligatoires celles-là (et c’est un peu chargé pour les 2 mois qui viennent).
Tous les architectes ont une méthode, un tracé autour duquel ils brodent pour faire « plus grand » ou « +/- sportif », et qu’ils déclinent en plusieurs versions. Cf les familles de Welsford citées plus haut : Houdini / Peapod (cet homme là en a plusieurs autres, Pathfinder étant la plus connue).
C’est un modèle, une méthode de ce type que je cherche, et Jürgen Sass nous l’a pratiquement donnée : j’va pas m’arrêter là !
Je vais, dès que j’aurai le temps, prendre contact avec les 2 scandinaves (ce sont des messages qui se préparent, pas des trucs à l’arrache). Eux ont l’avantage d’avoir fait un (ou plusieurs) plan(s), et peut être même construit un bateau sur ce principe : mails passionnants en perspective, mmm !!!
Et peut-être bien des conseil pour se lancer dans l’apprentissage et l’utilisation de ces foutus logiciels…
Grâce à ce site et à toutes ces pages, j’ai pu nouer, sans jamais les avoir rencontrés, de réelles amitiés, avec Yann, avec Chris Waite pour cette page ci : aucune raison de s’arrêter en chemin. Merci JMarc, de nous avoir donné cet outil, et cette opportunité de nous rencontrer…
Dans la série « prospection », je suis obligé de vous montrer celui-là, posté par Mick Allen sur le forum Westcoast Paddler, « historical stitchedboats- Vietnam » (d’après Vietnamboats – sewnplankalbum) :
OK, il n’y a aucune torsion …
mais bon : y’a bien 5 planches, quand même