Le sas pas si sensass du Trek+Ultra (version 8)

Le sas pas si sensass du Trek+Ultra (version 8)

This entry is part 8 of 11 in the series Trek + Ultra

Dans cette variante de la version 7, bloc toilette et cabine communiquent via un sas de descente original… mais pas si pratique à l’usage.

En réfléchissant sur la fixation de la poutre intermédiaire de la version 7, je me suis dis que cela allait être difficile d’avoir un point d’ancrage solide sur le bordé, tout en laissant le passage de chaque coté du bloc Wc central… Il faudrait des petites cloisons transversales de renfort mais elles vont gêner le passage de chaque côté ainsi que l’entrée dans le bloc sheepish

Avoir un obstacle à enjamber lorsque l’on se déplace dans le cockpit au mouillage, ce n’est pas rédhibitoire. Par contre, c’est pénible lorsque l’on manœuvre en solitaire et que l’on doit faire un aller-retour express entre la barre et le pied du mât.
J’ai donc imaginé cette version en avançant le bloc WC afin qu’il ne soit plus en face des poutres intermédiaires.

Pour continuer de pouvoir pénétrer dans la cabine avant, celle-ci partage dorénavant son entrée avec celle du bloc « salle d’eau ». L’astuce consiste à avoir un « sas d’accès » de 50 cm par 50 cm qui permet de descendre au niveau du fond de coque et de là, de se glisser dans la cabine avant ou dans le bloc « salle d’eau ».

On ne voit pas bien sur les schémas comment c’est foutu alors je vais essayer d’être clair en décrivant le principe…

La cabine avant est raccourcie au maximum. Pour cela, sa cloison arrière (1) descend verticalement au niveau du pied de mât. Il y a donc une simple ouverture verticale et qui va du haut du rouf jusqu’au fond de la coque. De l’autre côté, on retrouve la même ouverture verticale (2)qui part du « rouf » du bloc « salle d’eau » et qui descend également jusqu’au fond de la coque .


Entre ces deux ouvertures, le morceau de plancher de cockpit (3) est amovible, comme un capot de descente sur un rouf et qu’on bascule lorsqu’on rentre dans la cabine. En résumé, au lieu d’avoir une porte verticale et un capot de rouf, on a une porte verticale et un capot de fond de cockpit.

L’avantage d’un tel système est qu’il permet de continuer de faire le tour du bloc « salle d’eau » en navigation et notamment d’accéder facilement au pied du mât (lorsque le capot est refermé).

En terme d’étanchéité, cela impose d’avoir un surbau (je fais l’érudit mais c’est seulement hier que j’ai appris qu’il s’agissait d’une surélévation) entre les deux portes pour que l’eau qui circulerait dans le cockpit ne puisse pas pénétrer dans la cabine. Le capot viendrait donc recouvrir ce surbau tandis que les portes de la cabine et de la salle d’eau viendraient se poser par dessus le capot afin d’assurer l’étanchéité aux projections d’eau.

Test virtuel

A l’usage, il y a pourtant un hic…

Imaginez la scène suivante. Nous sommes au beau milieu de la Bretagne, en train de débouler à 12 noeuds sous un grain, et tout est fermé à bord. Le far aux pruneaux, englouti la veille au soir, me rappelle avec insistance que l’option d’un petit séjour aux toilettes n’est plus négociable.

Je me glisse à l’avant du cockpit avec cette grâce féline qui me permet d’esquiver les paquets de mer qui ne manquent pas de s’inviter à bord. Arrivé là, je dois commencer par retirer les 2 portes (cabine et toilettes) pour pouvoir basculer le capot sur le plancher du cockpit et descendre dans le sas.

Une fois là, je ne peux pas refermer la porte de la cabine car la capot basculé m’en empêche. J’entre donc dans le bocal toilette, je me retourne (75 cm de diamètre, ça passe tout juste) et là, je peux refermer le « capot de sol ».

En me penchant à genoux sur le capot, je parviens à refermer la porte de la cabine puis je me dépêche de reculer dans les toilettes et d’en fermer la porte pour que les embruns me lâchent enfin la grappe (heureusement que ce bloc est prévu pour recevoir de l’eau à l’heure de la douche et que celle ci ne s’écoule pas vers la cabine avant).

Je retire, aussi prestement que je le peux, ma veste de quart, descends le pantalon de ciré jusqu’aux chevilles, et après toutes ces péripéties, je m’installe enfin sur le trône tant convoité.

Après m’être copieusement soulagé, j’attrape le rouleau de papier toilette et peste en découvrant une masse spongieuse gorgée d’eau salée (ces pu…ains d’embruns ). Je réalise alors, dans un profond soupir de lassitude, que la réserve de papier toilette est rangée dans la cabine avant cry .

Mon unique équipière ne pouvant lâcher la barre à cause des bourrasques, je comprends à cet instant pourquoi le concepteur loufoque de ce bateau si original avait dit qu’il fallait absolument être tout plein à bord !

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Cet article a 0 commentaires

  1. Tu n 'avais qu'a mangé du chocolat à 70% de cacao !

  2. contorsionniste

    plus je vieillis et moins cette proposition me tente.

    Va tu nous faire une proposition différente sur le repliage des flotteurs. La solution des tubes traversant la coque fait perdre un espace assez important et limite les possibilités d'avoir un carré digne de ce nom.

    1. contorsionniste

      @ Eric B :Pour les flotteurs une autre solution; il faut les faire couler puis injecter de l' air pour les faire resortir , ça va faire avancer les discussions!

    2. contorsionniste@ Eric B :
      Les tubes coulissants les uns dans les autres s »ils coupent le passage en cockpit ou en cabine, apportent néanmoins l »avantage d »un système simple à mettre en ouvre, bien moins couteux qu »un système repliable « à la Dragonfly » ou « à la Farrier »…
      Je serais curieux de savoir la vérité sur les problèmes de matage des axes et des paliers situés dans les articulations de ces systèmes-là, au fil des années…..

      Escalader ( haut!) une poutre avant, et une poutre arrière, pour se déplacer dans la coque centrale de Winnie, est pourtant la solution que j »ai choisie pour l »équiper de ses nouveaux flotteurs………

      1. contorsionniste

        Sur mon 20.1  on profite de toute la hauteur la poutre est à l'entrée de la porte alors que sur le 20.2 il faut avoir le BTS spéléo pour accéder au fond.

        Dans l'esprit du Trokrill la cabine s'apparente à celle du 20.1 avec la poutre à l'intérieur, c'est mieux mais  quand même moins sympa car cela limite la hauteur sous plafond.

        C'est vrai qu'avec un syst à la farrier ou type tricat25 ou tryptique, cela permet de conserver le confort intérieur intact

        1. contorsionniste

          @ Eric B : Lorsque la poutre avant traverse la cabine au dessus de la moitiée de la couchette avant, je trouve qu'elle n'est plus très problématique car j'évite de charger l'étrave donc, de préférence, ce n'est pas là que l'on va stocker les affaires (cas du trokrill, de l'Astus 22 ou de l'Astus 20.2 par exemple). Si' lon glisse seulement les duvets et matelas dans l'étrave, la poutre n'est pas un soucis.

          Pour ce qui est du système Triptyque, détrompe toi, c'est là que le passage de la poutre est le plus génant en terme d'ergonomie car est elle haute et gene le passage vers l'avant (que l'on effectuera uniquement pour le couchage).

          Le système Farrier est probablement celui qui permet d'obtenir le volume habitable le plus important et bien dégagé good, I like

          1. contorsionniste … dans la tête !

            @ Jmarc : en regardant les images du bateau hollandais à mâtage / démâtage « two seconds », je pense à Archimède qui disait « donnez moi un levier et un point d »appui et je vous soulèverai le monde »; à l »inverse, vu le rapport longueur de mât / point d »appui du vérin, il doit y avoir des efforts au niveau de cette ferrure de l »ordre de 10 à 20 fois le poids à lever et apparement tout résiste; je suis ensuite aller voir le système Farrier de repliage et même conclusion, la poussée verticale du flotteur est reprise sur une pièce triangulaire toute petite. Photo de Winnie V2 à l »appui, le système swing – bling de Philippe est une pièce inox de disons 20 cm de haut, toujours même multiplication des efforts proportionnelle au bras de levier.

            Tout ça pour te dire que puisque les tubes traversant cabine et cockpit te gènent, YAKA    les virer et ne garder que la partie « utile », c »est-à-dire les 40cm de recouvrement; il va bien sûr falloir les fixer plus solidement, mais le poids gagné devrait largement compenser les renforts nécessaires. Cabine et cockpit seront encombrés comme avant par les tubes en position flotteurs rentrés, mais comme ton programme ne prévoit pas trop de nuits au port, ce ne serait génant que si tu veux faire la sieste dans la cabine ou connaître la griserie du vent sur le visage assis à la barre pendant que ton chauffeur roule à 100 km /h sur l »autoroute !

            Les tubes coulissants pourraient aussi être de même diamètre avec un désalignement babord/tribord horizontal ou vertical, ils seraient plus facile à approvisionner.

            Pour l »étanchéité, je vois bien un système de tape fixée au tube coulissant et venant s »appuyer sur le tube fixe et serré avec deux écrous à oreilles  (comme dans un hublot, la partie ouvrante vient se coller contre la partie fixe). En plus, exit les clavettes, ce système bloquerait les flotteurs en position ouverte.

            Avec cette solution (ou plutôt cette idée), tu places les poutres où tu veux en fonction des couchettes sur les trampolines et si, dans la vaste cabine tu ajoutes des poignées aux tapes sus-citées, tu as en plus une toilette conforme aux exigences de relèvement des personnes au dos fatigué.

            Au delà de la plaisanterie, y-a-t »il quelqu »un pouvant m »expliquer pourquoi ce serait irréalisable ?

      2. contorsionniste

        @ Phil_winnie :Oui c'est le systême le plus simple, le moins cher , le reste necessite de l usinage et des pieces qui finissent par couter cher , il ne faut pas trop se compliquer mais bien les placer 

  3. Expérience

    J'ai eu pendant quelques années à Mayotte un Corneel 26. Il était equipée de la tente d'origine faite pour. En gros, une très grande capote de landau.  Le Corneel a un plancher rigide entre les coques d'environ 250 x 200. Il y avait de mémoire 2 àu 3 tubes inox qui se fixait en un même point au milieu des coques, à ras du plancher. Rabattu, ca se logeait contre la poutre centrale, sans gener. Et ouvert, ca couvrait tout le cockpit + des dérivations pour les capots vers les coques. Temps de mise en place : 1 à 2 mn, à deux sans efforts. Par contre l'étanchéité pouvait poser problème aux jonctions avec le plancher, ce qui fait qu'en cas de forte pluie, ca passait dessous. Point à faire attention, car dans ce cas, on était assis sur la plancher. De fait, vu le climat à Mayotte, on s'en servait plutôt comme anti soleil à l'arret.  A part ça, la voile était trop basse pour supporter un bimini (pas de bome, d'ailleurs, une latte). Je songe à un système un peu comme ça sur l'astus.

    J'ai aussi vu un systéme installé sur les barques aux Baléares : ils ont une petite poutre en bois posé dans la sens longitudinal au milieu qui passe juste au dessus des têtes. Et ensuite, leur taud est roulé et déroulé perpendiculairement à cette première poutre, avec des lattes tous les 50 cm. Ils mettent ça en place en 2 mm, mais là bas, il pleut pas beaucoup…

    1. Expérience

      @ François-m : Le système que tu cites sur les barques des baléares est également très courant en Croatie. Outre sa simplicité et son très faible cout, il présente l'avantage d'être parfaitement plan ce qui autorise son utilisation en navigation ou au mouillage par vent fort. Par contre, ce système est plus adapté aux monocoques car on se retrouve avec un réseau de fils tendus verticalement tout les 60 cm qui fait le tour du liston. Sur un trimaran, cela gènerait le passage vers les trampolines.

      Ou alors, il faudrait des lattes très longues pour recouvrir une partie des trampolines (se pose alors le problème de la rigidité des lattes).

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