Le nécessaire respect

La mer est un formidable espace de liberté… qui se mérite.

L’un des principaux attraits de la randonnée nautique est de pouvoir profiter autant de la mer, que du littoral. En contrepartie, cette pratique doit se soumettre aux réglementations maritimes, et terrestres à la fois.
Si actuellement, ces contraintes nous laissent suffisamment d’espace pour pratiquer avec bonheur nos escapades marines, il ne tient qu’à nous de faire le nécessaire pour que cela dure.

Il est de notre devoir, et de notre responsabilité à tous, d’adopter un comportement respectueux de notre environnement et des autres.
C’est à cette condition que notre activité continuera d’être acceptée par les autorités locales, en charge des sites que nous affectionnons tant.

Gardons en mémoire l’exemple des jet-skis devenus la cible de nombre de communes, qui leur interdisent purement et simplement l’accès aux mises à l’eau, et le droit de circuler dans leur baie.
Les accidents causés aux baigneurs par quelques pilotes inconséquents, les nuisances sonores, les cales entravées par les remorques abandonnées là,… ne sont sûrement pas étrangers à la fronde anti jet-ski qui se généralise en France.

Autre exemple aquatique : l’interdiction de certaines rivières à la pratique du canyoning, suite à la plainte de riverains auprès de leur maire, face aux excès de quelques pratiquants irrespectueux du lieu et des autres.

Quelques consignes

Les marins à voile sont souvent armés d’une bonne dose de bon sens. Cela suffit en général pour que la plupart d’entre nous pressentent ce qu’il convient de faire, ou ne pas faire, en chaque circonstance.

Pour les autres, voici quelques exemples de comportements qui me semblent aller « dans le bon sens ».

  • lorsque je navigue à proximité du rivage, je reste attentif à la présence éventuelle de baigneurs et plongeurs.
  • Lorsque j’accoste sur une plage avec un peu de monde, j’arrive à petite vitesse, et si possible, sans utiliser le moteur.
  • Je beache à un endroit où je ne gène pas les autres.
  • Je fais en sorte que mon bateau mouillé à proximité du rivage ne puisse pas déranger le passage des baigneurs, en limitant son évitement.
  • Je m’adapte à la tranquillité du lieu qui m’accueille.
  • Je n’étale pas mon campement sur la plage, plus que nécessaire (en temps et en surface).
  • Lorsque je repars, je ne laisse aucune trace de mon passage. Cela vaut également pour l’ensevelissement des crottes et de leurs « papiers cadeau », lorsque j’utilise la bienveillante nature comme toilette.
  • Je communique en bonne intelligence avec les autres utilisateurs de l’endroit. J’échange les salutations et sourires de circonstance, et je m’informe de la gêne éventuelle que je pourrais leur occasionner.
    Je les informe de mes intentions, leur propose amicalement mon aide si nécessaire. Je prends contact avec l’autorité locale si je l’aperçois.
  • Je prends garde de ne pas entraver les autres usagers (cales de mise à l’eau, chenal d’accès, quai de débarquement, …).
  • Je m’informe et respecte la réglementation locale.
  • Etc…

L’exemple de nos collègues pagayeurs

Le texte ci-dessous, adapté à l’environnement de la randonnée nautique à la voile, est issu des RECOMMANDATIONS D’UNE BONNE PRATIQUE DE LA RANDONNEE EN KAYAK DE MER, rédigées par la Fédération de la Plaisance en Kayak de Mer, et dont les orientations ont été approuvées, et appréciées, par les services concernés du Ministère de l’Equipement et de la Mer.

Conséquence de l’augmentation du « temps libre », le tourisme de découverte de la nature  se développe sous de nombreuses pratiques, le long des côtes de France, sur le domaine maritime.
Cette navigation, faite sous forme de randonnée, reste soumise aux dispositions de la Division 224 de la réglementation française sur la navigation de Plaisance.

Les randonneurs à voile naviguant le long des côtes de tous les continents, sont concernés par la réglementation maritime nationale et internationale, qui stipule que chaque capitaine, ou chef de bord, est maître et responsable de son navire et de ses manœuvres.

Presque toutes les côtes sont praticables et accessibles en petit voilier, selon les conditions météo, et le niveau technique des pratiquants.
Une partie de ces côtes et des îles, y compris l’estran, est « protégée » par leur classement en « réserves » sous divers motifs : ornithologique, Conservatoire du littoral, voire même en accès « privé » de particuliers. Néanmoins, elles restent du domaine maritime public.

Des évolutions inattendues de la météo, ou des difficultés techniques, imposent parfois aux navigateurs une mise à l’abri de leur navire, dans des délais courts, dans un port, une baie, une crique, ou une plage, de la côte ou d’une île.
Compte tenu des règles maritimes, cette mise en sécurité des personnes et des biens ne doit jamais être refusée par des gardiens de réserve, ou des agents assermentés locaux, en particulier sur le domaine public maritime.

Pour ces motifs, malgré les précautions prises, l’accès à ces zones protégées par des randonneurs nautiques entreprenants et aventureux, ne pourra jamais être évité, de nuit comme de jour, et en toutes saisons, sur n’importe quel point de la côte. Il est donc nécessaire de bien préciser que l’accès aux rivages publics est quand même possible en cas de difficultés de navigation (fatigue, nuit, dégradation brutale et imprévue de la météo, etc …), mais que les règles du bon usage des espaces naturels marins doivent être respectées.

D’autre part, en France, d’une façon générale, il n’est pas interdit de dormir, de jour comme de nuit, sur le domaine public, dans les villes et les campagnes, du moment que cela ne trouble pas l’ordre public. Des personnes sans domicile fixe, des randonneurs dans les campagnes et les montagnes françaises, utilisent couramment cette possibilité.

Règles à respecter

En mer, dans les ports et les points de débarquement, respectez les autres et leur domaine de vie, et soyez toujours courtois. Vous ignorez leurs valeurs, leur expérience et leurs compétences, qui pourraient vous surprendre.

Comme tous les gens de mer, proposez votre aide à toute personne qui semble en difficulté. Et en navigation, saluez les autres navigateurs, c’est une tradition du monde maritime.

Prenez connaissance de la météo (par tous moyens, journaux, radio, internet…), et respectez les règlements maritimes en vigueur.

Préparez votre sortie en prenant connaissance des règles en vigueur sur les sites que vous souhaitez fréquenter ; contactez pour cela les autorités, mairies, capitaineries, ou les gestionnaires d’espaces naturels et les associations spécialisées.

Si vous pêchez, à la ligne ou en « chasse sous-marine », ou si vous ramassez des coquillages et crustacés, ou des algues, ne prélevez que ce qui vous paraît strictement nécessaire, après vous être auparavant informé des réglementations en vigueur : conditions, lieux, tailles, quantités, et en particulier interdictions de ramassage des variétés de coquillages temporairement pollués, donc toxiques.

Ne faites jamais halte sur des petits îlots, ou sur ceux qui abritent des colonies d’oiseaux ou de phoques, surtout en période de reproduction de mars à fin août. A terre, évitez les aires de nidification. Choisissez avec soin un secteur pour une halte de nuit, de préférence sur l’estran, ou le domaine public maritime.

Suivant les situations, respectez les propriétés privées le long des côtes.
Transportez tout votre matériel dans votre bateau.

En tout temps, évitez d’allumer des feux libres. Pour cuisiner, suivant les risques potentiels, utilisez des réchauds sous surveillance (sauf interdiction locale saisonnière ou spécifique, y compris sur des plages).

Ne lavez rien directement dans le plan d’eau. Le lavage se fait toujours à terre, avec un produit biodégradable, afin que le sol puisse jouer normalement son rôle de filtre.

Gérez vos conditionnements pour limiter vos déchets, et rapportez les avec vous. Assurez-vous, en quittant le site de votre halte, de ne laisser aucune trace de votre passage sur un espace fragile et sensible, particulièrement sur la végétation.

Ne laissez jamais rien sur les îles, sauf si elles sont habitées et équipées de déchetteries, et seulement en cas de nécessité justifiée.

Pour limiter le dérangement, évitez de vous approcher à moins de 100 m des animaux. Gardez une attitude calme lors de votre passage. Réduisez bruit et vitesse à leur proximité, mais sans excès, car surprendre les animaux par une approche trop silencieuse peut être aussi néfaste que le bruit. Ne jamais les encercler, les poursuivre, ou pointer votre étrave en leur direction.

Eloignez-vous si vous détectez des signes de nervosité ou de panique : cris prolongés, piqués, agitation, manœuvres de diversion. Et pour des raisons sanitaires et de sécurité, ne touchez jamais un mammifère marin, même si l’animal s’approche volontairement.

En cas d’observation de la faune et de la flore peu courante, de problèmes environnementaux, ou plus simplement de questions liées à notre environnement, rapprochez-vous des gestionnaires des côtes, ou des associations spécialisées. Vous participerez ainsi à la connaissance et à la protection de l’environnement naturel.

La discrétion tant visuelle que sonore sera toujours respectée.

Particularités des bivouacs à terre

En cas de halte pour une nuit passée à terre :

Les abris installés, dont le nombre est limité à 6, doivent être limités à un sursac, un auvent, ou une petite tente dans laquelle on ne peut pas se tenir debout.

Le montage d’abris est possible entre le coucher du soleil (ou au plus tôt à 20 heures), et le lever du soleil (au plus tard 9 heures du matin).

Les abris sont montés sur le domaine public pour une nuit seulement, à chaque endroit, et démontés chaque matin.

Randonneurs nautiques, respectez et diffusez ces principes.

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