Même si l’objectif reste le même (profiter de la mer, tout en se baladant le long du littoral), il est utile de distinguer les différentes formes de navigation côtière.
En effet, selon l’embarcation utilisée, les contraintes et les possibilités de navigation varient.
Idem pour les conditions de vie à bord.
Du coup, les solutions et les techniques utilisées peuvent être très différentes.
Aussi, dans la suite de cet ouvrage, je ferai référence au type de pratique concerné, en distinguant trois formes de navigation :
- le raid.
- la randonnée nautique.
- la croisière côtière.
Si le terme de croisière côtière est universellement connu et utilisé, la distinction entre raid et randonnée est une notion bien moins répandue, dont je vous propose une définition toute personnelle (mais qui commence à être plus largement adoptée depuis que ce site existe).
Pour distinguer les trois, rien de plus simple, il suffit de regarder comment s’organise la vie à bord (repas, couchage, toilette,…).
Le raid
Je parle de raid lorsque le voilier, à cause de sa faible capacité d’accueil, ne peut servir que de moyen de locomotion : kayak à voile, cata de sport, dériveur léger…
La vie à l’escale se passe obligatoirement à terre.
La croisière côtière
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une croisière réalisée à proximité de la côte. Le bateau est à la fois le véhicule et la maison.
Il dispose d’une cabine suffisamment accueillante pour pouvoir vivre à l’intérieur au mouillage.
La randonnée nautique
Située à mi-chemin entre le raid et la croisière côtière, la vie en randonnée nautique s’organise essentiellement à l’extérieur.
C’est pourquoi, bien qu’on entendait parler plus souvent de camping nautique il y a quelques années, je préfère le terme de randonnée nautique car il met en avant le principe de l’excursion en plein air.
La randonnée nautique se pratique principalement sur des petits voiliers transportables, qualifiés de Dayboat car conçus initialement pour des sorties à la journée.
Leur petite cabine, lorsqu’elle existe, est souvent trop exiguë pour pouvoir servir d’habitat à l’équipage complet. Son rôle se cantonne à celui d’abri provisoire, de coffre de stockage, ou de refuge pour le couchage.
Cependant, l’espace disponible, la capacité de charge, et la stabilité de l’embarcation, sont suffisants pour offrir le choix à l’équipage de manger et dormir à bord… ou à terre.
Hors norme
Selon sa conception et ses caractéristiques, on comprend que chaque voilier est prédestiné à l’un des programmes évoqués ci-dessus. Mais cela n’impose nullement qu’il doive rester cantonné à celui-ci.
Un dayboat de randonnée, dont la cabine réduite ne permet pas d’accueillir tout l’équipage familial, peut tout à fait être aménagé en croiseur côtier confortable, lorsque cet équipage se résume à un loup de mer solitaire.
De même, un croiseur de plusieurs tonnes, aux mains d’un skipper expérimenté, peut parfaitement naviguer au ras des cailloux et venir explorer à la voile des criques minuscules.
Au contre-exemple, on peut imaginer planter la tente sur le trampoline d’un cata de sport pour passer la nuit sur l’eau, au mouillage, tel un voilier de croisière.
Les exploits de Babouche dans le grand nord ou des frères Berque à travers l’Atlantique sont d’autres exemples de « randonnée » qui mettent une grande claque aux « bons conseils » que l’on pourra trouver dans ce guide.
Néanmoins, il s’agit de cas très particuliers, qui ne concernent pas le commun des marins randonneurs. Ces navigations hors-normes ne seront donc pas, ou peu, développées dans ces colonnes où je m’attacherais à illustrer les pratiques les plus courantes.