La loi
Règlementairement, une carte de la zone où l’on navigue est obligatoire à bord. Notons qu’il peut s’agir d’une carte électronique, et qu’il n’est pas précisé qu’elle doit être de type « marine ».
D’ailleurs, mon Bloc côtier, qui comprend les textes réglementaires à avoir à bord, a eu la bonne idée d’inclure un atlas de cartes marines couvrant largement ma zone (toute la méditerranée française, Corse comprise).
Me voilà donc en règle sur ce point, pour un coût réduit (une quinzaine d’euros) et un encombrement très raisonnable (23 x 18 x1,5 cm).
Le minimum
Jetons maintenant un œil à cet atlas providentiel.
L’échelle au 1/100 000ème, et le format compact, permettent, malgré tout, d’afficher pas mal d’informations :
- les lignes de fond (5, 10, 20, 50 m).
- les feux et balises.
- la côte rocheuse ou la présence de plages.
- les routes principales.
- les zones urbanisées.
- les zones de mouillage.
- les sommets et leur altitude.
- les zones marines règlementées.
Certes, le format n’est guère adapté au traçage d’un point sur la carte. Mais peu importe, c’est inutile en navigation côtière.
Au moins, il est facile de le consulter à partir du cockpit. Il faut juste prendre garde aux embruns et à la pluie.
Le standard
Intéressons nous maintenant à la vraie carte marine de la même zone.
Une Navicarte en l’occurrence (un exemplaire assez ancien).
Compter une vingtaine d’euros pour une carte couvrant une cinquantaine de kilomètres de large.
Le papier spécial s’accommode bien de l’humidité, mais le format n’est guère pratique à déplier dans le cockpit, surtout s’il y a du vent. Heureusement que sa souplesse permet de le replier autour de la zone voulue.
L’échelle au 1/50 000ème permet une lecture plus facile, et l’on trouve des informations supplémentaires… mais pas énormément plus :
- les secteurs et fréquences des feux de nuit (pas vraiment utile en randonnée diurne).
- quelques constructions isolées en dehors des agglomérations.
- une visualisation du relief sous forme d’ombrage.
- plus de sondes de niveau et de noms de lieu.
Par contre, côté détails graphiques, il y a du progrès.
On remarque la présence d’une « petite » plage, à gauche de l’anse Notre Dame (en haut à droite de la carte), qui apparait alors qu’elle est invisible sur la carte du Bloc côtier.
L’organisation des pontons du port apparait clairement, ainsi que les endroits « mal pavés », au sud de l’île.
Le TOP
TOP 25, c’est le nom des cartes de randonnée produites par l’IGN.
Leur échelle au 1/25 000ème (soit 4 cm sur la carte pour couvrir un kilomètre réel, royal !) est bien adaptée à la navigation très près des côtes, que nous autorise la petite taille des voiliers de randonnée.
Il s’agit de cartes terrestres sur lesquelles ne figurent pas :
- les feux et balises.
- les zones marines règlementées.
- les secteurs et fréquences des feux de nuit (pas vraiment utile en rando diurne).
- le dessin des côtes rocheuses (ça, c’est bien dommage).
A noter que sur certaines cartes IGN, l’emplacement et le nom des feux et balises sont indiqués (cas pour l’île de Bréhat par exemple).
Idem pour le dessin des côtes rocheuses qui apparait sur certaines cartes seulement.
On retrouve, par contre, les informations suivantes :
- les lignes de fond (5, 10, 20, 50 m).
- la présence de plages de sable (indiquées par des petits points, moins visible que les zones jaunes des cartes marines).
- les routes principales.
- les zones urbanisées.
- les zones de mouillage.
- les sommets et leur altitude.
- les constructions isolées en dehors des agglomérations.
- une visualisation du relief sous forme d’ombrage.
Enfin, on dispose de nombreuses informations supplémentaires, fort utiles pour le randonneur, y compris nautique :
- les routes secondaires.
- les sentiers pédestres.
- les lignes de niveau terrestres.
- la présence de cultures, de forêts.
- les ruines, bassins, étangs, ….
- les campings.
- bien plus de noms de lieux.
- et plein d’autres choses encore (monument, mairie, …).
Si le papier glacé des cartes récentes tolère un peu mieux les épisodes humides que le papier normal des cartes plus anciennes, le format est toujours aussi encombrant à déplier dans un cockpit.
Quand au tarif, à une dizaine d’euros la carte, elles sont à peine moins chères que les cartes marines.
Les cartes IGN … gratuites
L’IGN (Institut Géographique National), en tant que service publique, offre l’accès gratuit à la visualisation de ses cartes numérisées via son GéoPortail.
Super !… Mais cela impose d’avoir une connexion Internet haut débit à bord ainsi qu’une tablette, smartphone ou ordinateur portable.
Si de nombreux forfaits de téléphone mobile permettent de se connecter à Internet, c’est moins vrai lorsque vous naviguez dans des zones moins bien couvertes par les réseau GSM, et où il est nécessaire d’avoir une carte papier.
Pour contourner cette difficulté, on peut assembler des copies d’écran du Géoportail, pour reconstituer, sous forme de fichier numérique, la carte IGN de la zone qui nous intéresse.
Il ne reste plus qu’à l’imprimer en format A4, puis la glisser dans une pochette plastique fermée par un ruban adhésif.
On obtient alors une carte au format compact, qui ne craint ni la pluie, ni les embruns.
Une fois regroupées dans un « protège document » en plastique, ce sont plusieurs centaines de kilomètres de côtes, détaillés à souhait, qui tiennent dans un gros cahier, facile à consulter en cabine, ou dans le cockpit.
Le nec plus ultra
La cerise sur le gâteau, c’est lorsqu’on bascule sur les photos aériennes également mises à disposition sur le Géoportail (ou sur Google Map).
Grâce à leur qualité et leur niveau de résolution, il n’y pas mieux pour repérer à l’avance des petites plages à découvrir, où l’on pourra venir s’abriter, selon l’orientation du vent.
Sur la photo ci-dessus, on décèle 2 plages d’une vingtaine de mètres de long. Un avant-goût du bonheur qu’on récoltera le jour où l’on ira y beacher …
A noter que ces micro-plages sont parfaitement indécelables sur les cartes, y compris l’IGN rando au 1/25 000ème.
Les capacités de stockage s’accroissant, la cartographie électronique sur tablette supplante de plus en plus le papier à bord de nos voiliers, y compris les plus modestes.
D’autant plus intéressant si la cartographie est couplée avec un positionnement satellite, de plus en plus précis.
Sympa également de pouvoir enregistrer sa trace et l’analyser une fois de retour à la maison.