Cette année, nous avons prévu de partir visiter la côte Nord (de la Bretagne, of course).
Nous aurons donc à traverser cap au Nord, bateau sur la remorque, direction Paimpol.
Arrivé à Locmiquelic, le « Bosco » apprend du « Capitaine » que la remorque n’est pas au top de sa santé, donc le périple est compromis.
Comme les mauvaises nouvelles ne vont jamais seules, j’apprends également qu’il est en préretraite, donc libre à plein temps pour aller se balader (je n’ai pas dit qu’elles n’étaient accompagnés que d’autres mauvaises nouvelles).
Donc, nous pouvons prévoir un périple un peu plus long.
Le choix est difficile : cap à l’Est ou à l’Ouest ?
Comme d’habitude, nous mettons de longues millisecondes pour décider : nous irons voir le Nord par la mer.
Nous risquons de ne pluss être en accord avec les autorités pour quelques milles d’un abri, mais au moins, on s’éclatera.
Ayant quelques obligations familiales, nous réaliserons notre périple en plusieurs tronçons.
Comme l’an dernier, le JUBEN n’a pas eu à allumer ses feux de route. Nous partirons de nuit, direction le Belon. Comme ça, ce sera fait.
Donc, après une après-midi à tenter de faire tourner le beau moteur 4 temps, il fonctionne parfaitement. Transfert sur le bateau, essai, ne veut plus marcher.
Accostage au port de Locmalo à la voile pour récupérer le vieux deux temps (en espérant qu’il n’ait pas trop mal pris son éviction temporaire). Il fonctionnera presque parfaitement durant tout le périple.
Repas d’anniversaire de Juju, puis départ vers minuit, du port de Lo-clic-clic, (c’est plus facile à dire que Locmiquelic), direction Kerfany (sur le Belon).
Au départ, on garde le ris pris l’après midi, c’est plus facile à retirer qu’à prendre, d’autant plus de nuit.
Rapidement, la voile est hissée en grand. Le vent se calme au fur et à mesure que l’on s’avance dans les coureaux de Groix.
Le Bosco part se reposer devant port Tudy, il sera réveillé par les cris du Capitaine : « monte vite, y a des dauphins » . Dans la pétole, nous sommes entourés de dauphins.
Au niveau de la point de Pen Men, vu la luminosité ambiante, le plus impressionnant, était le bruit de leur respiration, on aurait vraiment dit un homme reprenant une grande inspiration.
Le reste de la nuit sera dans la pétole. Nous battrons le record Lorient-Kerfany : en 11heures, avec 15 minutes au moteur pour se rapprocher d’une risée anémiée.
Mouillage entre les parcs à huîtres plage du Gorgen (pas de place dispo sur les mouillages connus).
Fin du premier acte, soirée à terre avec les femmes, nuit à terre.
Et si nous partions ?
Le lendemain, après le diner, le temps étant propice, « si nous partions dormir aux Glénans ?».
Nous voilà repartis pour une seconde nav de nuit. Ce soir, nous aurons du vent.
Trajet au près, il nous faudra dormir dans « la Chambre ».
« Au fait par où faut-il passer pour éviter les cailloux ? ». Nous sortons les cartes, tirons des bords dans le lagon pour aller se mouiller avec les autres du côte de la balise « Est » à l’entrée de la Chambre.
Surprise le matin, on est quasiment où l’on voulait.
Au matin, petit tour du côté de l’île du Loch, voir si son proprio y est (M Boloré), pour nous payer un café.
A part une nuée d’oiseaux de mer, il n’y pas âme qui vive. Nous ferons chauffer de l’eau pour le café à bord.
Ce n’est pas tout, mais il ne nous faut pas trainer : les filles nous ont commandé une godaille de coques du Belon pour le diner.
La marée n’attend pas, donc retour à Kerfany pour la pêche à pied. Une fois le « pochon » rempli, le Juben repart se mouiller dans les parcs pour attendre le véritable départ.
Troisième départ
C’est encore le soir, mais cette fois-ci, on y voit encore. Direction les Glénans, histoire de se rapprocher, car demain on aura des milles à faire.
Seconde arrivée de nuit dans le lagon. Cette fois-ci, pas de carte, on a révisé dernièrement. Même mouillage, même programme.
En partant, on passe dire bonjour au « Canaille », Romanée bleu de connaissances lorientaises que l’on croise par hasard, quasiment à chaque périple.
Puis, départ pour une grosse navigation, direction Audierne, pour y passer la nuit, en attendant l’heure favorable pour aborder le passage du raz de Sein.
Heureusement qu’on est parti de bonne heure, car le vent est plutôt mou. Etant à louvoyer, pour gagner en puissance, nous testons des configurations « course » avec génois plus un foc monté sur un étai volant.
Ça marche, et en plus, c’est esthétique.
Le contournement de la pointe de Penmarch dure des heures, d’autant que, contrairement aux « gros », nous n’utilisons pas le moteur. Nous D’abord !!!!
La vitesse lente étant propice à la pêche, nous assurerons le ravitaillement du bord, bien que nous soyons devenus les rois du « no kill ».
Ont donc survécu à notre pêche : une aiguillette, un chinchard ou équivalent (grands connaisseurs des poissons, on ne mange que des maquereaux et des bars, nous avons un standing à tenir. Pour les champignons, c’est pareil, j’y connais rien et ne ramasse que les cèpes), un superbe maquereau pris au lancer (avec l’habitude de la planchette, il n’a pas été bien ferré par le bosco et en a profité pour nous quitter dès que l’on a pu l’apercevoir. On a du lui faire peur).
Nous aurons tout de même des maquereaux à faire griller pour ce soir ou demain. Fin de l’épisode pêche.
Pour rester dans le registre de la faune aquatique, nous avons eu le loisir de croiser la route d’un superbe poisson lune. Nous n’étions pas rapide, mais à côté de lui, nous étions une vraie fusée (il est vrai qu’à bien y regarder, la lune ne semble pas se déplacer très vite).
Après Penmarch, la baie d’Audierne, grande ligne droite sans repère visuel, le compas est de sortie, le cap est pris à « bisto de nas », nous n’avons pas de règle cras ou autre compas breton.
Après une recherche dans la documentation de bord, le cap est indiqué sur le navigateur côtier, donc navigation « scientifique ».
Forcément, le brouillard tombe, après quelques heures, et pour confirmer l’estime, le GPS est sorti.
Cette année, nous faisons dans le hi-tech, j’ai pris le GPS utilisé en parapente. Il nous donne donc notre position.
Une fois reportée sur la carte : « on est sur la bonne route, y a qu’à continuer en abattant de quelques degrés ». C’est beau le progrès.
Arrivée à Audierne, on mouille l’ancre, pour l’équipage, c’est déjà fait.
Le bateau est rangé (ou plutôt vidé), le « tarp » mis en place, nous méritons un bon apéro pour fêter cette « longue » navigation.
Discussions sur le programme de demain, la marée est bonne vers les 17h00.
On peut, dans la journée, se rapprocher de la pointe et visiter les petits mouillages sauvages présents, s’arrêter pour griller les poissons, dans le mouillage qui nous plaira le mieux.
Autre possibilité, comme le vent doit forcir dans l’après-midi, partir cette nuit pour la marée de 5h00.
Encore une navigation de nuit, c’est quand qu’on dort ???
Comme c’est la meilleure solution, réveil à 1h00 pour arriver à l’heure à la pointe.
Le bateau est rangé avant d’aller se coucher pour ne pas galérer de nuit pour appareiller.
Réveil (un jour on se couche à 1h00, le lendemain on s’y lève, en plus on n’a pas de prime pour horaires décalés, l’équipage serait en droit de se révolter. Mais comme c’est lui qui a proposé cette solution, il ne peut pas dire grand-chose), petit casse-croute et c’est parti, à la voile, histoire de ne pas réveiller les voisins et en plus, on est plus à l’aise avec des voiles qu’avec un moteur.
Nous voilà donc partis, avec de l’air, à l’assaut de la pointe du Raz : notre « Horn ».
Si nous naviguons à cette vitesse, nous serons en avance. Il nous faut ralentir.
On réduit donc la voile. Le vent en profite pour tomber. Une fois de plus : pétole.
Nous sommes seuls sur l’eau, un régal. Petit à petit, commencent à arriver des feux de route, les pêcheurs n’ont pas d’heure pour partir travailler, pourtant, il n’y a pas d’embouteillages en mer (du moins dans ce coin).
Régulièrement, nous devons éclairer la voile pour être aperçus. Le Capitaine a même dû réaliser un virement de bord en urgence pour éviter de se faire couper en deux par un caseilleur qui travaillait seul à bord, et ne s’attendait pas à trouver un petit voilier quasiment arrêté sur sa route.
Nous passons donc quelques heures encore à louvoyer, avant de pouvoir nous présenter dans le chenal.
Tout ce que l’on a pu lire sur ce cap, l’expérience du bosco sur un 33 pieds il y a quelques années, font monter la tension à bord.
Veste de quart, panneau de pont en place, descente fermée… y a plus qu’à, nous approchons.
On n’arrive pas à trouver le secteur blanc de « La Vieille »…
L’obscurité ne nous fausse-t-elle pas trop l’appréciation des distances…?
A combien faut-il passer de « la plate »…?
C’est après les haut fonds que ça va bouger…
Il fait toujours nuit, le jour devrait bientôt pointer…
La petite houle d’ouest risque de lever une méchante mer…
Le vent est faible, on ne pourra pas s’appuyer sur les voiles…
Et si le courant nous pousse sur des cailloux… Et si, et si…
Chacun se pose ces questions sans en parler à l’autre, ça ne sert à rien, et ça pourrait casser la concentration du capitaine-barreur.
Une fois passée la pointe sur un tapis roulant, nous subissons un bon clapot croisé, rien de bien impressionnant, dans les coureaux de Groix, c’est souvent bien pire.
On peut maintenant abattre pour aller se mettre à l’abri du côté de Morgat. Le vent commence à rentrer, le bosco part dormir un peu.
Le Capitaine en profite pour jouer avec le bateau à surfer la houle.
Changement de barreur, le cap de La Chèvre approche. Une fois arrivés sous le vent, la mer devient lisse, les premiers abris apparaissent.
On pourrait s’y mettre pour se reposer, mais comme le Capitaine dort, on continue un peu.
Celui-là est trop beau, il me faut le réveiller pour lui demander son avis et mouiller le bateau. Nous sommes dans l’anse au sud de l’Île Vierge (nous le saurons plus tard, on n’a pas de carte du coin, nous devions en acheter une à Audierne).
Coup de fil à Hélène et Yves, pour leur expliquer que nous sommes arrivés (ils nous attendaient pour ce soir) et où nous sommes.
Ils sont dans le coin avec deux kayaks de mer. On pourrait se retrouver à Morgat après la sieste.
Tout le monde au lit.
Réveil brutal, des coups sur la coque et des voix très proches « y a quelqu’un ? »
Le temps de traverser le carré, de monter sur le pont, de regarder par-dessus le bordé … (vue la taille du navire, une seconde plus tard), nous voyons Hélène et Yves, venus nous saluer en kayak.
Le repos aura été de courte durée. Ces petits canots sont bigrement rapides, ou alors nous avons bien dormi.
Quelques mots, puis ils nous quittent, ils sont attendus pour manger. Le temps étant parfait, la côte aisément accessible en annexe (quelques cailloux et un peu de ressac interdisent l’accès au Juben), nous irons faire griller notre pêche sur les cailloux.
Gonflage de l’annexe (comme ça, elle aura servi, donc ne sera pas débarquée en fin de saison), préparation du matériel puis transfert de l’ensemble.
Installation du foyer, de la table, du bar… on veut bien vivre dehors, mais il faut garder certaines valeurs sinon le retour à l’état sauvage serait rapide.
L’opération grillade peut commencer, nous sommes seuls dans un magnifique mouillage rappelant la Corse, alors que cette nuit, nous avons passé le Horn puis navigué en Bretagne par un vent frais (en force et en température).
La vitesse des nuages sur notre tête et les bateaux au loin nous indiquent que le vent est loin d’être tombé.
Nous avons donc fait le bon choix en partant cette nuit, maintenant, le raz de Sein n’est plus pour nous avec ce temps.
La table rangée (par les goélands), nous partons au port de Morgat pour trouver un endroit afin d’y laisser le Juben quelques jours au mouillage.
Le vent est de plus en plus frais, la nuée de dériveurs et catas de l’école de voile nous entoure, en passant son temps à dessaler.
Il nous faut un minimum d’attention pour ne pas en couper en deux.
Remontée vers le port, prise d’une bouée à la voile pour mettre le bateau d’équerre avant d’aller vers les pontons prendre les infos (au moteur, on n’est pas très maniables et nos 45 fillettes ont besoin d’un peu de place sur le pont pour les manœuvres au port, d’autant que l’annexe gonflée prend les 2/3 du bateau).
Direction la capitainerie pour demander où nous pourrions mettre le bateau à l’ancre quelques jours, sur un mouillage forain.
La jeune préposée nous propose une place au ponton, reformulation, « une place pour mouiller le bateau sur l’ancre ». Ah ! une bouée.
« Non merci, juste un endroit pour mettre notre ancre à l’eau, un endroit où on ne gènera pas », attendez, mon collègue arrive, il vous renseignera.
Un gars sympa, au look de cap-hornier, nous propose la sortie du port, en nous demandant de faire attention aux chaînes mères et en nous signalant que, vu notre accent (le Bosco est un pur produit du Sud-Ouest), il nous fait savoir que dans le coin, il y avait de la marée.
C’en est trop, je le remercie bien de ses explications, mais je me retiens de lui expliquer que la côte atlantique descend bien après Sein, et que si l’on arrive par la mer à Morgat, on a du entendre parler du marnage.
Il ne doit avoir que le look de cap-hornier.
Maintenant que nous sommes de jour dans un port, nous allons trouver une carte marine locale.
Après avoir arpenté dans tous les sens le bourg, nous n’avons pu récupérer qu’une carte touristique de la pointe de Crozon, c’est déjà ça. Nous pouvons nommer les endroits où nous passons.
Comme nous devons retourner sur Lorient pour quelques jours, il nous sera possible d’y trouver notre bonheur.
Une petite bière bretonne avec Hélène et Yves dans un bistro local puis, une fois la récupération du lendemain organisée, retour sur le bateau pour retourner le mouiller dans l’anse de l’Île Vierge.
Nous y serons mieux abrités et bien plus au calme que dans le port.
Soirée « classique », nuit de bébé, sans bruit, sans nav de nuit, sans réveil, sans …, sans… une nuit de vacances quoi.
Le lendemain matin, nos dames nous récupèrent pour rentrer sur Lorient. Notre route passant au pied du Menez Hom, nous en profiterons pour faire un petit vol en parapente (baptême du Capitaine).
Des photos du Juben en Corse, dans les calanques… non sur la presqu’île de Crozon.
Baptême du Capitaine : on hisse la voile et c’est parti. En plus, on aurait pu voir le bateau.
Le bosco, ayant des obligations familiales inopinées, les congés doivent être écourtés. Nous ne pourrons donc pas monter plus au Nord.
Le retour se fera au plus rapide. Patrice nous accompagne à Morgat, contre un baptême en parapente.
Donc, à nouveau passage au Menez-Hom, deux petits vols plus tard, nous regagnons le bord.
Un kayak est emprunté sur la plage, ça navigue mieux que l’annexe et il n’y a pas besoin de le gonfler.
Casse-croûte, et c’est reparti pour de nouvelles aventures.
La météo annonce du Nord-Ouest modéré: « royal, passer le raz de Sein au portant, de jour, avec un coef de 95, on ne va pas traîner… ce soir on dort aux Glénans ». Que nenni, on a un vent anémié, qui plus est, en pleine poire.
Nous serons en retard pour passer la pointe du Raz, on va se faire bouger gravement vue le coefficient de marée.
Plus on s’approche, plus le vent est calme, la mer reste plate, nous devrions payer après « La Vieille ».
En approchant, comme à l’aller, capot et panneau de descente en place, on aperçoit une barre du côté de La Vieille, « là, c’est sûr, on va manger »…
Passage de la pointe : rien, nibe, que dalle… la mer est plate comme une limande, on nous a volé notre Horn. Depuis qu’on en rêvait, on est déçus de ne pas avoir eu à en découdre.
Navigation paisible direction Penmarch, les heures s’écoulent. La nuit tombe, les feux allumés finissent rapidement de vider la batterie. Les quarts se mettent en place.
Nous faisons route convergente avec une embarcation. On abat en grand, coup de lampe dans les voiles pour se montrer, réponse identique pour l’autre. Il passe entre la côte et nous, superbe deux mats, toutes voiles dehors au près, un seul homme sur le pont, salut discret, il a dû nous trouver bien petits.
Le vent se lève, on va enfin avancer correctement. Grand plaisir de sentir vibrer le bateau, et dans la nuit noire, d’admirer le plancton dans le sillage.
A l’arrivée proche des Glénans, le Capitaine me réveille, « je suis paumé ».
Moi, la gueule dans le …, j’ai l’impression que nous sommes trop au Sud, que nous arrivons dans « La Chambre » direct par l’Ouest. Pas bon…
Cap au Nord, pour sortir des cailloux, invisibles car la nuit est complètement noire.
Travail sur la carte pour se situer par rapport aux différents feux visibles. Levée de doute de plus en plus précise. C’est bon, on sait où l’on se trouve, donc par où passer.
Et si l’on passait par la passe Nord, ça doit le faire.
Les feux des bateaux au mouillage sont visibles, la cardinale Est également, on devrait y arriver. Comme on est au portant et qu’il y a un peu d’air, on préfère tomber la toile pour aller le plus doucement possible.
On est à marée basse en vives eaux, au milieu des cailloux dans un passage que l’on n’a emprunté que de jour, la prudence est de rigueur.
On mouillera à nouveau à l’entrée de La Chambre. Une fois le bateau rangé, il n’y a plus qu’à dormir.
Au matin, un classique « direction l’île du Loch » pour le petit dèjeuner. La marée étant à nouveau basse, nous commencerons par une pêche à pied pour l’apéro de midi ou de ce soir.
Nouveau départ, cette fois-ci, vers Bénodet, car la route d’hier nous a mis en avance sur le programme.
Ce soir nous dormirons à Toulven, et pas question de quitter le mouillage avant le matin..
Cap au Nord, cette fois-ci, on ne se trompera pas de château d’eau. Trop facile la navigation, quand on connaît.
Pose avitaillement à Bénodet, puis remontée de l’Odet à la voile, sous la pluie.
Les maquereaux pris hier attendront pour se faire griller.
Arrivée au mouillage à la voile, gymkhana entre les quelques bateaux à l’ancre. On mouille la nôtre, mise en place du « tarp », rangement du bord et soirée boite de conserve.
Nuit douce et réparatrice.
Dès le lever, nous hissons les voiles pour profiter du jusant, et ne pas avoir à utiliser le moteur, malgré un vent faible et de face (merci le foc auto vireur).
Les bateaux français semblaient inquiets en nous voyant arriver, dérivant dans le courant, et portés vers eux, alors que les anglais paraissaient bien plus sereins (soit leur flegme légendaire, soit confiants dans nos capacités, soit dans la solidité de leurs embarcations).
Grâce aux vives eaux, on ne met pas longtemps pour arriver à l’embouchure.
Le temps s’arrangeant peu à peu, et le vent restant faible, nous pourrions nous arrêter sur l’Île aux Moutons pour y faire cuire les maquereaux. Nous devrions y être au bon timing.
Ne connaissant pas les lieux, on se présente par le sud (le meilleur accès d’après la carte, et en fonction du vent de Nord-Ouest).
Quelques bateaux sont au mouillage, ils y sont bien, mais ça ne va pas pour nous. Pas question de gonfler l’annexe !!!
Le Bosco met le maillot de bain et les bottes pour l’atterrissage sur les rochers. (Le look doit être d’enfer : un grand maigre, blanc fluo, avec juste la tête, les avant-bras et les jambes bronzées, un bob et une paire de bottes).
Arrivée en douceur, le Capitaine me pose sur un caillou. Les rochers couverts d’algues glissent bigrement.
Tenir le bateau et se déplacer sur ce sol irrégulier et glissant entraîne des bains improvisés, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il y a une petite plage accessible à quelques mètres.
Le bateau est libéré, je l’accueillerai sur le sable. Ancre déposée au bon endroit, bateau stable dans le vent, le matériel pour la grillade est descendu.
A nouveau, casse-croûte royal.
Seul hic, nous ne sommes pas seuls sur le caillou. On ne compte pas les semi-rigides présents.
Ils ont une technique particulière pour le mouillage : deux mètres de chaine, et toutes les 10 minutes, ils vont au bateau pour le monter avec la marée
Appareillage. Ce coup-ci on rentre sous Groix !
En plus, au portant, ça devrait être rapide et confortable.
Nous nous dégageons des cailloux, puis le spi est envoyé. Le Capitaine part pour la sieste, je reste au soleil, température estivale (enfin), vent relatif quasi nul, bateau marchant fort, spi dehors : je prends un pied intégral.
Après un bon moment à ce régime, le Capitaine sort sur le pont histoire d’attirer les dauphins. Troisième rencontre du séjour, ce devrait être la dernière.
Comme le bateau marche bien, ils se régalent à nous tourner autour, et nous, à les regarder. L’instant est immortalisé par quelques photos (inutiles, car très difficiles à réaliser).
Une fois nos voisins repartis vers d’autres destinations, nous cherchons à battre nos records de vitesse : 7,4 nœuds maxi (je sais, pour nos amis multicoques, cela fait ridicule. Mais pour nous, c’est le top).
La dérive étant entièrement relevée, le bateau dérape par moments.
Le Capitaine se propose de la descendre un peu. Départ au lof instantané, nous étions aux limites du bateau.
Le spi est affalé. La navigation sera moins rapide mais plus confortable.
Comme le vent est bon, nous passerons par le Sud de Groix, pour changer un peu et histoire de passer « les Chats ».
Si nous allions manger une entrecôte à port Tudy ? « Capitaine, c’est moi qui régale ».
Le poisson grillé c’est bon, mais une entrecôte frites, après quelques jours de mer, c’est quelque chose !
Dernière navigation de nuit pour aller se coucher aux Sables Rouges. Nous passons, tous feux éteints, à côté d’un bateau de « La Royale ».
Pourvu qu’ils ne nous prennent pas pour des pirates. On ne risque de ne pas gagner.
Ils sont occupés à pêcher, et ne semblent pas impressionnés par la taille de notre yacht.
Dernière nuit en mer. Demain, c’est le retour à terre. Récupération de la voiture à Quimper et route jusqu’en Gironde.
Plus que 11 mois avant de naviguer à nouveau.
L’an prochain, c’est sûr, nous irons voir la côte Nord.
Sinon, on ira ailleurs. Le but est de se régaler, et non pas de voir tel ou tel caillou.
Encore une fois, MERCI Capitaine, on l’a fait notre Horn !!!
Patrick, octobre 2010
Roger Baudet
16 Oct 2010Cool !
Encore un récit prouvant qu'un petit bateau peut faire comme un gros.
C'est un peu un retour au passé, où des propriétaires de Corsaire (5.5m) n'hésitaient pas à sortir par grand frais.
Seul regret, sur ma coquille de noix : le confort devient vraiment incertain dès qu'on arrive à force 5 contre le vent.
La pointe du Raz et l'île de Sein, quelle beauté. Ça me tente.
Heureux que tu aies pu vivre telle aventure.
Jmarc S.
16 Oct 2010confort incertain
@Roger : que veux tu dire par "confort incertain". ça mouille ? ça tape ? ça fait des bonds ?…
eric17
17 Oct 2010Cool !
@Roger Baudet :
Aââtttention : le Sun fast 2K (comme le Sun 2K), c'est pas n'importe quoi comme bateau !
OK, le Corsaire a été un des canotes le plus remarquables de la plaisance française, mais ces 2 là sont juste un cran au dessus : lignes d'eau quasiment parfaites, et assez grands pour faire des trucs plus musclés, à mon avis. Et disponibles en occasion à des prix 'admissibles', en plus.
Seul problème : ils sont trop lourds pour ma bagnole, faudrait une moyenne ou grosse berline ou un petit 4×4, et j'en veux pas !
Donc moi j'en suis toujours, dans mes choix, pour un 20 pieds : soit un multicoque (j'attends le futur Kendrick 20, il va bien finir par arriver, ou un "encore plus petit Farrier" ?), soit un mono 'Water Ballasted'.
Avec seulement 2 options actuellement pour les monocoques : le 'BayCruiser 20' de SwallowBoats ou un plan Montaubin à venir, tous les 2 à ~ 500 kg sur la remorque. Ou peut-être le prochain 20 pieds de J. Welsford, le 'Pioneer'?
D'ici ma retraite (
Et après, il y a le Jester Challenge ! Un ballasté pourrait il faire la traversée ? je me demande bien ……
Aaah.. je voulais mettre les liens /BC20 et /Jester Challenge dans mon texte… mais la page "code de formatage des liens" n'existe plus, JMarc 🙁 C'est que j'ai oublié comment ça marchait, moi !!!
babar74
17 Oct 2010Jolie Balade et jolie récit…
Pour le Jester, en deuxième position un Tiki 21: même pas besoin de ballast !!!
Roger Baudet
17 Oct 2010Tout est résumé dans les commentaires
Comment aller plus loin sans prendre du poids ?
C'est la quadrature du cercle de nos petits bateaux.
Mon Kerkena ne "tape" pas vraiment, car il a un ballast à l'avant qui lui fait bien passer les vagues.
Mais je ne connais aucun petit voilier qui ne mouille pas son équipage à partir d'une certaine force de vent au près.
L'avenir : certainement un trimaran, mais habitable comme un monocoque, au prix d'un monocoque, solide comme un monocoque t ou on navigue au sec comme sur un 12m avec capote de protection. Il n'y a plus qu'à le fabriquer 🙂
Jmarc S.
17 Oct 2010lien vers une autre page
@Eric17 : pour ajouter un lien vers une autre page du site, tu mets [escape][section=1234][/escape] et ce code sera remplacé par le titre de la page 1234 avec un lien vers cette page.
Pour connaitre le numéro d'une page, tu regardes le nom de la page. Il commence par son numéro (par exemple : 12397 pour cette page dont le nom est : 12397-2010-le-juben-son-horn-ses-navs-de-nuit)
Au final tu obtient : [section=12397]
Jmarc S.
17 Oct 2010un tri habitable comme un mono
@ Roger : Les saisons automnale et hivernale sont propices aux réflexions et projets de nouveau bateau…
N'hésites pas à nous faire un petit article pour présenter plus en détail tes idées qui m'ont l'air de sortir du "paysage habituel" comme l'était [section=5520]