Cette première rencontre méditerranéenne a rassemblé 3 trimarans Magnum 21 (Escapade, Bibi et Raz’ Motte) lors des 3 jours du week-end de la Pentecôte.
Si l’on compare au grand rassemblement de propriétaires organisé par le chantier Virusboats (constructeur du Magnum 21) le même week-end à Quiberon, c’est plutôt léger…
Mais si l’on considère la flotte des 5 Magnum identifiés (et informés) dans la région PACA, c’est quand même 60% de l’effectif qui a fait le déplacement !
On a bénéficié d’une météo correcte, avec du soleil (parfois voilé) et du vent (force 2 à 3, terminant le lundi après-midi à 5-6 beauforts).
L’eau, à 19 degrés, a permis quelques baignades (pas toujours volontaires d’ailleurs).
1er jour, une mise à l’eau compliquée
La navigation du samedi a démarré tardivement à cause d’une mauvaise surprise sur la cale de mise à l’eau du port de Hyères.
La capitainerie nous a informés que l’on ne pouvait pas mâter nos voiliers sur la cale de mise à l’eau, à cause de l’aéroport à proximité, et qu’il faut mâter sur l’eau, à l’autre bout du port (j’avais pourtant mâté au même endroit la semaine précédente…).
On peut dire que cela ne nous a pas facilité la tâche, et fait perdre pas mal de temps.
C’était plutôt rageant de devoir se plier à ce règlement, alors qu’il y a un poteau d’éclairage d’une douzaine de mètres de haut, à proximité immédiate de la cale, et qu’il y a des voiliers (mâtés évidemment) au ponton à quelques mètres de là…
On s’est détendu en allant pique-niquer sur une plage à proximité du port, avant de continuer vers la Presqu’île de Giens et Porquerolles.
Alors que j’optais pour tirer des bords au raz de la côte (c’est pas pour rien que le bateau s’appelle Raz’ Motte), Marc, accompagné de Ian (qui avait délaissé pour l’occasion son Virus Plus « Tipota »), tirait de grands bords vers le large…
Les 2 options se sont avérées équivalentes puisque l’on s’est retrouvés, une heure plus tard, au même endroit au même moment.
On a ensuite taillé sous spi entre les îlots devant Giens, pour arriver à notre destination finale : la pointe Prime sur l’île de Porquerolles.
Cette petite presqu’île, tranquille, se situe entre le port de Porquerolles et la fameuse Plage d’Argent, où nombre de croiseurs aiment mouiller.
Le temps de monter les tentes igloo sur les trampolines (sauf Ian qui testait l’option de dormir à la belle étoile dans son duvet équipé d’un sur-sac étanche), et nous retrouvons notre table réservée au restaurant de la plage d’Argent, sur la superbe terrasse en bois surplombant la plage maintenant déserte.
L’endroit est magnifique et vraiment paisible. Le repas n’est pas bon marché mais délicieux.
Les lampes torches sont ensuite indispensables pour rejoindre, par le sentier littoral, nos trimarans qui nous attendent à 500 mètres de là.
Mauvaise surprise en débouchant sur notre petite plage : on distingue maintenant nettement les bruits de l’animation nocturne du village… C’est un mélange plutôt cacophonique entre la musique d’un groupe de Jazz sur le port et la sono d’une fiesta sur un bateau au mouillage, le tout entrecoupé régulièrement par le cri tonitruant d’un Tarzan marin.
Mais la mer est calme et le vent bien tombé. Les bateaux sont parfaitement immobiles et stables, grâces aux réserves de flottabilité, gonflées puis glissées sous les flotteurs.
2ème jour, le tour de Porquerolles
Le réveil le lendemain matin est bien plus paisible. L’une des grosses bouées (moins de 5 euros chaque !), utilisées par Marc pour stabiliser son Magnum, s’est dégonflée sans que cela nuise au confort de sa nuit (la nuit suivante, elle sera même simplement remplacée par la bouée fer à cheval apportée par Ian !).
Le vent se lève à 10 heures pour nous permettre de continuer la balade. Nous partons pour un tour de l’Ile de Porquerolles (une vingtaine de kilomètres).
Au passage, nous assistons à une étrange procédure de départ d’une régate locale.
Les équipages sont sur la plage. Au top départ, ils se jettent à l’eau avec leur annexe, et rament comme des forcenés jusqu’à leur bateau mouillé dans la baie (certains le font même à la nage !).
Une fois montés à bord, les voiles sont hissées en vitesse par les uns, pendant que l’ancre est remontée par les autres, puis les bateaux s’échappent du mouillage au vent arrière.
Ce qui est vraiment impressionnant, c’est qu’il y a beaucoup de bateaux au mouillage (une centaine), et qu’on avait même hésité à y passer au travers avec le Magnum, tellement ils sont mouillés proches les uns des autres.
Alors, quand on voit débouler les 30 premiers concurrents à travers le mouillage, avec leurs bateaux d’une douzaine de mètres, cela parait incroyable qu’ils ne se rentrent pas tous dedans.
Nous continuons notre tour de l’Île. La côte sud est vraiment sauvage, voire hostile.
C’est une succession de roches et de petites falaises.
On s’arrête pique-niquer sur la seule petite plage que nous trouverons de ce côté ci de l’île.
La partie ouest/ nord-ouest de l’île, que nous atteignons à la fin de notre boucle, est beaucoup plus accueillante.
On y trouve quelques belles plages ainsi que de nombreuses et minuscules plages nichées au fond de petites criques.
On s’arrête à celle du Grand Langoustier, où les enfants en profitent pour « plonger » avec les masques et tubas… mais aucune trace de langouste.
Par contre, les goélands du coin viennent vraiment près pour quémander une part du goûter.
Le soir, retour à la Pointe Prime, ou plutôt dans le recoin que forme sa base, afin de se protéger du bruit venant du village.
Cette fois, nous irons nous restaurer au village, distant d’un kilomètre seulement.
Puis arrive René sur son Magnum baptisé « Escapade », accompagné d’Armelle. On s’active tous pour les aider à installer leur mouillage et leur tente avant la tombée de la nuit.
Cette deuxième nuit sera bien plus tranquille que la précédente. Certains en profiteront pour aller assister au concert-bal organisé sur la place du village. C’est déjà l’ambiance estivale…
3ème jour, le coup de vent arrive
Le lundi, le vent, ponctuel, est de nouveau au rendez-vous à 10 heures.
La météo annonce un coup de vent d’ouest à force 6 pour l’après midi.
On décide sagement de ne pas tailler vers l’Ile de Port Cros, distante d’une douzaine de kilomètres. Il aurait fallu revenir au près serré et face aux vagues pendant le coup de vent…
On part alors vers les îlots devant la presqu’île de Giens pour pique-niquer sur la plage déserte de l’un d’eux.
Le coup de vent annoncé s’installe pendant notre repas, rendant le redémarrage plutôt chaud.
Au moment du départ, Escapade s’échappe des mains de René et file droit sur Raz’ Motte. Je me jette à l’eau en urgence pour m’interposer et pour éviter le choc.
Heureusement que le Magnum est léger.
Une autre tentative de départ, avec un moteur récalcitrant qui cale, se solde également par un retour forcé sur la plage.
Finalement, c’est le départ direct à la voile qui fonctionne le mieux, même si la présence de récifs affleurants et d’îlots, juste sous le vent, rendent la manoeuvre stressante.
Avec un ris dans la grand voile, on déboule rapidement au grand largue vers Porquerolles, sur une houle d’1m50.
Une halte de nouveau à l’abri de la plage du Grand Langoustier nous permet de nous remettre de nos émotions … et bobos (La tête de René ayant sérieusement souffert de sa rencontre avec la poulie du palan de grand voile, dans un empannage surprise).
Le retour vers le port de Hyères, au travers – bon plein, sera également musclé et humide… Sur-toilé, j’ai regretté d’avoir largué ce ris.
René, qui l’avait conservé, allait d’ailleurs plus vite que moi.
Cela n’a visiblement pas gêné Léa et Julie, 5 et 7 ans, qui nous réclament encore plus de vagues et d’embruns !
Voilà, fin d’un week-end de 3 jours dont le dépaysement et l’intensité équivalent largement à une semaine de vacances !
De Jean-Marc S. (Raz’Motte), mai 2004