Rassemblement de vieux gréements
Nous sommes en hiver, il fait froid et nuit de bonne heure. C’est le moment, bien calé au coin du feu, de me remémorer et de conter les récits de mes virées de navigation de l’été 2008.
Haaa… ça fait du bien. Il me tarde de retrouver les premiers jours ensoleillés et rallongés de la prochaine saison.
Les rassemblements de vieux gréements à Brest, ça faisait longtemps que je voulais y aller… Mais pas en visiteur à pied qui arpente les quais dans la foule à se frayer un chemin pour essayer de voir ces vieux gréements de plus près; moi, je voulais les voir naviguer.
Pour cela, le mieux, c’est d’être aussi sur un bateau et de naviguer avec eux.
Est-ce que cela sera possible ? Je n’en sais rien, je verrais bien sur place.
L’année auparavant, j’avais repéré des endroits à proximité de Brest d’où l’on pourrait mettre un bateau à l’eau, sans subir l’affluence que j’imaginais lors de ce genre de manifestation.
Mises à l’eau
J’avais trouvé le port du Caro, juste en face de Moulin Blanc, (où il vaut mieux être adroit en marche arrière), ou encore le petit port de Larmor, un peu plus au Sud, vers la pointe de Kerdeniel (1) (sans cale bétonnée, mais avec une petite plage avec mise à l’eau possible pour un dériveur avec remorque de mise à l’eau).
Ou également la cale du passage sous le pont de l’Iroise qui passe au dessus de l’Elorn, mais très glissante et plus loin que Moulin Blanc.
J’ai finalement opté pour Larmor.
1er jour
Trop de vent, on se contentera de regarder les plus téméraires à la jumelle, depuis la pointe de Kerdeniel, tout en se promenant le long du sentier du littoral.
2ème jour
Le vent baisse et devient plus adapté pour notre navigation en famille.
Mise à l’eau et cap sur Brest.
On arrive progressivement en tirant quelques bords. On s’approche, j’ai hâte d’arriver au milieu de la flotte.
On fait quelques ronds dans l’eau devant le port, ne sachant où porter notre regard tant il y a de bateaux : des gros, des petits, tous aussi magnifiques les uns que les autres.
Le spectacle est fabuleux, bien au-delà de mes espérances.
Mais hélas, une goutte masque l’objectif et les photos deviennent un peu floues. Vive les appareils avec obturateur automatique !
Au bout de quelques virements de bord, les enfants commencent à avoir faim. Je tente une approche dans l’avant-port afin de trouver un endroit où s’amarrer pour casser la croûte tranquillement…
N’étant pas inscrits, on se fait gentiment interdire l’accès. Donc, direction la plage la plus proche, au nord de Roscanvel (2).
On débarque et je mouille le grappin, préférant voir le bateau s’agiter sur le clapot plutôt que de le voir raguer sur la plage caillouteuse.
Après s’être bien rempli la panse, on repart dans l’essaim de bateaux qui tirent des bords dans la rade.
On se croirait sur un trottoir parisien aux heures de pointe.
Il vaut mieux bien connaître ses priorités, sous peine de se voir affubler de différents noms d’oiseaux! Et même si on n’a pas bien déterminé la race de l’oiseau, on en devine le genre avec le doigt tapotant la tempe du diffamateur (Je m’excuse par ces lignes auprès de l’équipage du Surprise de ne pas m’être dérouté, jugeant que ça passait largement. A défaut de ne pas les avoir vus, au moins je les aurais entendus). Par la suite, d’autres bateaux sont passés beaucoup plus près sans faire autant de cinéma…
Un peu trop d’affluence au milieu de cet essaim vraiment concentré sur une bande de 500 m de large qui va de Brest à l’île Longue (4)
Pourtant la rade est grande (je pense qu’ils préfèrent rester par vent de travers plutôt que s’embêter à remonter au près).
L’île Longue (4) n’est pourtant pas une île. C’est une base militaire, comme il y en a partout dans cette rade très militarisée.
La navigation à proximité est formellement interdite.
Vers 17 h, les enfants commencent à avoir froid. On regagne la plage de départ, puis je repars ensuite en solo.
Allégé de l’équipage, le 420 retrouve des ailes.
Il est vrai que les dernières navigations familiales en 420 datent de 2006.
Depuis, les enfants ont grandi, et se sont également alourdis, au détriment des performances du 420…
Dorénavant, la navigation avec la famille entière ne se fera qu’occasionnellement, pour des petites durées, ou découverte de plan d’eau.
L’essaim se vide, les bateaux regagnant leur emplacement respectif, la rade se vide peu à peu.
A un moment, en allant croiser leur sillage, je navigue près d’une paire de vieux gréements regagnant leur base de Lanvéoc.
Ce sont les meilleurs moments de navigation de la journée.
Plus de ressac, ça glisse tranquillement :
Je vais faire un tour vers le Moulin Blanc (3), afin de repérer l’affluence du port en fin de journée. C’est très calme, pour une journée pareille.
Je navigue un moment à côté d’un magnifique Vaurien de 35 ans, qui me laisse un peu admiratif vu son état.
Après réflexion, mon 420 est de 71. Il a donc bien plus de 35 ans. Mais pour son propre bateau, qui plus est en plastique, on est moins admiratif.
3ème jour
Journée à terre, balade dans Brest en vélo, aux alentours des festivités. Cela a l’air immense et on se demande si on pourra tout voir en une journée.
Un repérage de l’extérieur nous donnera des indications sur les endroits où on pourra s’attarder quand on en fera le tour le lundi, pour éviter la légère affluence du week-end.
Finalement, il faudra 2 jours à Isabelle et aux enfants pour bien profiter des expos et animations. De l’esplanade au dessus du port, on distingue bien l’affluence sur le plan d’eau devant le port.
On aperçoit également l’île Ronde, que j’avais contournée la veille et qui paraît si proche.
Beau panorama sur le village Vietnam et d’autres bateaux depuis le pont de Recouvrance.
Tiens, mais qui vois-je ? Mais c’est la Caravelle de mon ami Fanch, sur laquelle j’avais été équipier lors du National Caravelle 2006 à Locquirec.
Avec de telles couleurs de voile, on ne peut pas la louper.
4ème jour
La météo est encore clémente. Pour ma part, je préfère en profiter pour naviguer.
Après avoir repéré les alentours de Moulin Blanc (3), je constate que l’affluence autour de la cale est très bien gérée par l’organisation : on peut très facilement se préparer et mettre à l’eau sans contraintes.
Je partirai donc de Moulin Blanc. Direction l’entrée du port de Brest.
Toujours autant de beaux bateaux à côtoyer.
13 heures, l’estomac crie famine et l’heure de casser la croûte approche.
Je décide de retenter l’entrée dans le port comme lors du 1er jour… Et là, comme par enchantement, personne ne me dit rien.
Je me trouve une place à l’abri du vent juste sous l’étrave du Marion Duquesne. Je casse la croûte tranquillement, profitant du spectacle des allées et venues des jolis bateaux.
Au moment de partir, un Zodiac de l’organisation approche et m’interdit toute tentative de sortie jusqu’a 16 h pour raisons de sécurité : la Marine va faire des démonstrations d’hélitreuillage.
Seules les péniches de promenade en mer étaient autorisées à passer.
Et dire que la veille je me voyais repoussé à l’entrée. Maintenant que je suis rentré, je me vois repoussé pour sortir, plutôt comique comme situation.
J’ai su par la suite que ceux qui étaient sortis étaient également bloqués à l’extérieur, mais dès 16 heures, les fauves sont lâchés.
Je profite d’avoir été coincé dans le port pendant 2 heures pour traverser tout l’avant-port et sortir de l’autre côté.
Un peu las de tout ce vacarme et cette agitation, je tire un grand bord vers des eaux plus calmes jusqu’à Lanvéoc.
La rade est immense et donne envie de l’explorer plus en détail.
Bien que le ciel soit un peu nuageux, les conditions sont tip top : vent régulier, pas de clapot, ça glisse indéfiniment.
Quelques beaux vieux gréements se profilent à l’horizon, ce qui rend le moment inoubliable.
Retour à Moulin Blanc, en longeant les installations portuaires.
5ème jour
Visite à l’intérieur du Brest 2008, côté quai. Un petit peu déçu par les festivités : cela ressemble plus à une foire-exposition qu’à une fête nautique en Bretagne.
Peu, ou quasiment pas, de groupes folkloriques bretons. Ou alors, ils étaient sur les bateaux pour les privilégiés qui y avaient accès.
Déçu aussi par les défilés de nuit avec musique assourdissante sans aucun commentaire…
Déçu enfin par les prix exorbitants pratiqués pour se restaurer.
Heureusement en cherchant bien, on pouvait en trouver à prix raisonnable…
Je ne voudrais pas non plus trop critiquer cette fête qui a le mérite d’exister. On a pu voir une multitude de vieux, petits, grands et magnifiques bateaux, de très près, et qu’on n’a pas toujours l’occasion de voir en aussi grand nombre en dehors de ce genre de manifestation.
On pouvait aussi en visiter certains, avec une bonne dose de patience… Que nous n’avons pas eue.
On pouvait aussi se dépayser sur les villages exotiques : Madagascar, Norvège et Vietnam, avec son spectacle de marionnettes sur l’eau accompagné des sonorités typiquement asiatiques.
Voir des bateaux traditionnels d’autres pays : Galice ou Croatie avec ce bateau traditionnel à voile latine aux couleurs du drapeaux Croate.
La jonque, la pirogue et les bateaux en jonc (paniers), étaient à vendre à prix très raisonnables à l’issue du salon.
Bref, dans l’ensemble, tout le monde semble être heureux d’être là.
C’est quand même bien organisé. Une multitude de bénévoles sont à la disposition des visiteurs égarés.
Pour ceux qui aiment les bateaux, c’est quand même à voir au moins une fois dans sa vie.
6ème jour
Dernier jour avant le grand départ de la flotte vers Douarnenez. Objectif : toujours naviguer, mais cette fois, tenter de passer le goulet de Brest.
Après avoir fait le tour d’une des piles de pont de l’Aulne, je vise une jongada brésilienne, qui se promène tranquillement. A bord, il y a de l’ambiance : ça chante, ça joue du tamtam sur un bidon.
Ensuite, direction l’essaim devant le port. Je côtoie quelques bateaux repérés à l’intérieur et décide de partir vers des eaux plus clémentes.
Comme les jours précédents, il y a un ressac énorme, occasionné par la multitude de bateaux :
Le plus pénible dans tout ça, ce sont les bateaux à moteurs, qui ne tiennent aucun compte des petits voiliers, et leur virent devant le museau, en leur remplissant le bateau avec leur vague d’étrave.
On se retrouve parfois complètement arrêté par leur vague.
Il faut anticiper, avoir les yeux partout et surtout, repérer et éviter les pires : les péniches de promenade en mer (promène-couillons, c’est bien comme ça qu’on les appelle, me semble-t-il ?) qui font leur incessant aller-retour pour essayer d’en montrer le maximum à leurs passagers, au mépris du respect envers les autres petits bateaux.
Il faut surtout éviter de naviguer près des gros voiliers devant le port, car c’est surtout autour d’eux que gravitent ces péniches.
Je ne suis pas le seul dériveur sur l’eau; Je tente de régater avec quelques uns en prenant leur sillage.
Vers 17 h, peu à peu, l’essaim se vide. Histoire d’explorer un peu la rade, je me dirige vers le goulet.
Au loin, un magnifique plan Fife s’éloigne.
Je rattrape un croiseur moderne de 42 pieds, demande quelques conseils sur la force du courant dans le goulet puis décide de sortir du goulet. J’ai Camaret en vue. Je n’ai plus qu’à abattre et, en moins de 2 heures, je pourrais y être…
D’autres bateaux ont prévu d’y aller pour avoir à se lever moins de bonne heure le lendemain.
Lors du retour, je vois au loin un gros cargo venant du large qui approche. Quelques instants plus tard, je m’aperçois qu’il s’est très vite rapproché.
Même en approche des ports, les cargos se déplacent encore vite. Quelques coups de trompe… Je m’interroge : « me sont-ils adressés ? » alors que je me suis dirigé vers les bords afin de lui laisser le champ libre dans le chenal.
Même distant de plus d’une centaine de mètres, c’est assez impressionnant de se faire dépasser par une telle montagne d’acier.
La journée tire à sa fin, presque plus de bateaux dans la rade. Je n’ai plus qu’à retourner au Moulin Blanc.
Camaret
La météo est au rendez-vous.
Magnifique journée qui se prépare pour cet exode de la flotte de Brest vers Douarnenez, mais peu de vent, ce qui ne me motive pas pour mettre à l’eau et escorter les bateaux qui commencent à se profiler à l’horizon.
Je profiterai du spectacle depuis le haut des falaises, au dessus des tas de pois.
Je ne regretterai pas, ça valait le coup d’œil.
L’après-midi, j’irai voir de plus près ces fameux tas de pois en partant de Camaret. Vent modéré et beaucoup de clapot, qui ne me donneront pas un souvenir impérissable de cette journée de navigation.
Petit tour autour des tas de pois. J’ai une petite sensation de ne pas bien maîtriser les éléments à l’approche des tas de pois.
En effet, il y a des vents irréguliers, changeant de direction et de force, sûrement générés par les turbulences du relief, avec, en plus, un petit effet de Venturi du courant et les contres qui vont avec…
On fait le tour et on rentre en accompagnant quelques croiseurs qui ont accompagné la flotte et sont partis de bonne heure ce matin.
Douarnenez
Petite dépression qui passe sur la Bretagne. On attendra 2 jours pour naviguer.
Les festivités se déroulant sur le port de pêche de Douarnenez, on sera dirigés vers Le Tréboul pour mettre à l’eau.
La cale étant plus petite que celle de Brest, on retrouve l’ambiance habituelle des cales sur-fréquentées. On part en famille vers le port de pêche, je dépose la famille sur une plage à proximité pendant que je fais quelques ronds dans l’eau dans la baie.
La Recouvrance, bien reconnaissable, fait aussi quelques manœuvres dans la baie.
Les conditions devenant un peu plus musclées, la navigation s’en retrouvera un peu plus sportive et arrosée.
Je ferai le retour avec Pauline tandis que Yann et Isabelle rentreront à pied…
De nombreux bateaux qui étaient à Brest se retrouvent à Douarnenez.
C’est pourtant bien plus petit mais ils trouvent leur place, les petits bateaux étant sur coffre dans l’avant port.
Douarnenez a plus un coté « fête traditionnelle bretonne », avec des tables et bancs pour déguster les repas chauds servis sur le port.
J’ai trouvé le ton plus convivial qu’à Brest, où il y avait cependant plus de chose à voir et à découvrir.
Choix du bateau
Hélas, peu de photos en navigation.
A moins d’avoir un vrai appareil antichoc et étanche, il n’est pas aisé de faire des photos en dériveur léger… C’est une des raisons qui m’ont fait hésiter pour le choix du bateau à prendre pour découvrir les fêtes maritimes bretonnes (j’avais le choix entre mon Tabasco et le 420).
Ayant navigué toute la saison 2007 avec le Tabasco pour le tester, j’avais décidé de le mettre en chantier durant l’hiver… Seulement, je n’ai pas eu le temps de le finir (je dois travailler trop lentement, plus un printemps pas très clément).
Le choix était donc fait, je n’avais que le 420…
J’hésite souvent entre ces 2 bateaux. Le 420 me donne plus de sensations, de plaisir de barre, de facilité pour le tracter et le mettre à l’eau.
Le Tabasco est plus sécurisant, plus confortable, un vrai petit croiseur, mais n’offre pas cette sensation de glisse… et est plus contraignant à tracter et mettre à l’eau.
L’été prochain, ce sera le Tabasco, j’ai des bricoles à faire sur le 420 (renforcement du point d’ancrage de l’étai).
J’espère par ces quelques lignes et photos (plus celles à venir), vous avoir donné l’envie d’oser (pour ceux qui n’osent pas encore) atteler le bateau et partir sur des plans d’eau différents que ceux où vous naviguez habituellement.
De Didier Serrut, janvier 2009
jagard
15 Avr 2009brest 2008 Merci pour ces photos et cette narration, c »est agréable de revivre ces moments vus d »un autre regard.
Pour ceux qui n »y étaient pas, il ne faudrait pas que les petites restrictions émises( et justifiées) masquent l »impression globale : une grande réussite que de faire naviguer tous ces bateaux si différents sur un même plan d »eau, en se faisant plaisir mais aussi en faisant plaisir aux spectateurs terriens.
Il faut réaliser le nombre de personnes que tout cela met en branle, organisateurs, visiteurs, éuipages, sécurité, presse…..
A mon sens la plus grande réussite consiste à ne créer aucun esprit sectaire, il y a en même temps sur l »eau: des bateaux de travail, des voiles avirons, des croiseurs, des grands voiliers écoles et des charters, des invités des pays lointains avec des embarcations aussi exotiques que différentes, mais aussi Brit Air, Veolia, Groupama et les autres, Tara, la marine nationale, la SNSM.
Bref tout ce qui sur l »eau peut avoir « du caractère ».
Et tout cela se mélange dans le plaisir de se trouver ensemble dans une même passion sous des formes si différentes.
Et cela fait du bien, à la fois de reconnaitre l »existence des « tribus » et en même temps de les inclure dans un ensemble plus étendu.
Alors bien sûr cela fait du brouhaha, et il faut arriver à se ménager des moments d »isolement quand le plan d »eau se vide.
Pour ma part je ne suis pas allé à Douarnenez, je me suis éclipsé pour naviguer sur l »Aulne, une grande première pour moi, dans le calme et la solitude de la remontée d »une rivière sous l »influence de la marée, vent et courant portant, Après une nuit à un mouillage libre peu après le pont de Terennez, avec le passage de ma première écluse à Port Launay.Bref des souvenirs forts.
Si on peut m »expliquer comment faire, j »ai de jolis photos de ces moments…
Une autre anecdote pour « expliquer » la magie de Brest:
La réalisation du port du fort avait pris beaucoup de retard à cause du temps de l »hiver et du printemps,
il était difficile de se ravitailler en essence.
Un matin tôt il nous en fallait vraiment, je me renseigne auprès d »une personne qui attendait la navette sur laquelle nous rejoigniions le quai.
Non seulement nous n »avons pas eu un vague renseignement, mais ce monsieur nous a accompagné à la guérite de contrôle (la Penfeld est terrain militaire normalement complètement fermé à toute personne étrangère à l »armée), il y a pris le téléphone sous le regard respectueux de la sentinnelle, a demandé à plusieurs interlocuteurs succesifs où trouver de l »essence.
En raccrochant il s »est presque excusé, m »expliquant être le commandant de la base militaire de la Penfeld, et que tout n »a pas pu être réglé à temps….
Nous avons ensuite papoté au moins une heure en se tutoyant, il avait le Muscadet au mouillage juste derrière nous, et il éspèrait que nous garderions un bon souvenir de notre passage dans son « fief ».
Quand je lui ai dit mon projet de remonter l »Aulne jusqu »à Chateaulin, il s »est mis à me décrire tous les trucs possibles pour s »y échouer, remonter la nuit en profitant de la lumière de la lune pour rester dans la partie profonde du chenal non balisé.
Une rencontre mémorable dûe à cette volonté delibérée des Brestois de créer un moment d »acceuil et de partage de cette passion commune de la mer.
Ou encore ces bénévoles issus des clubs sportifs de la ville qui conduisaient les navettes et les semi rigides pour permettrent aux personnes à mobilité réduite d »être aussi sur l »eau, ce sont eux qui nous ont ramenés de Moulin Blanc à la Penfeld juste par gentillesse.
Et encore ce concessionnaire Honda qui prend mon 2.3cv pour la révision à 11heures45, parceque j »ai 1800Kms à faire et que j »aimerais partir le plus tôt possible.
Et puis aussi ce participant aux manifestations qui s »éclipse lui aussi pour remonter l »Aulne, rencontré pendant sa traversée de la rade de Brest sous spi en solo. Ayant des doutes sur la possibilité de réaliser mon projet à cause d »un départ trop tardif, je lui demandais son avis sur l »horaire expliquant ma demande par mon inexpérience absolue de ce genre de navigation (malgré les conseils du « commandant ») , il m »a juste répondu suis-moi, j »y vais aussi…
Peut-être une attitude normale là haut, mais que je n »imagine pas facilement par sur la côte,
bref un grand nombre de rencontres qu »il serait trop long de toute citer, en plus du spectacle.
Voilà pourquoi l »impression dominante qui reste de cette manifestation c »est l »envie d »y être à nouveau pour 2012 malgré la distance à parcourir.
les Anglais y sont assez nombreux et les commentaires de leur part concernent le fait que que tous ces beaux bateaux réunis naviguent vraiment par comparaison a de nombreuses réunions chez eux.
Si je ne vous ai pas encore convaincu d »y aller il faut que je puisse mettre aussi des photos.
bon vent;
Roger Baudet
18 Avr 2009Ouaaah !
J »ai vécu la version 1996 (déjà !) en pneumatique avec point d »attache à Crozon.
Un souvenir inoubliable. II y avait même « The Rose » (le bateau qui fait tous les films de pirates à Hollywood). En effet, la fête est d »abord sur l »eau avant d »être à Brest.
J »ai eu pitié pour les visiteurs qui vivaient trois heures d »embouteillages pour… ne rien voir, car tous les bateaux étaient au milieu de la baie. Par contre, en pneumatique, c »était géant !
Merci pour les belles photos.
jagard
21 Avr 2009brest 2008 les photos sont-elles tombées dans une trappe ou non présentables?
bidule
7 Juin 2011allez,
plus qu'un an et on remet ça.
en tabsco cette fois !