15ème jour
Réveil sous un ciel couvert. Nous restons traîner au lit jusqu’à 10h, à jouer au jeu de 7 familles avec les filles.
Largage des amarres en fin de matinée où nous profitons d’un vent portant, orienté au sud-est. Ce courant d’air est très variable en force et en direction lorsque l’on pénètre dans les nombreuses criques.
En longeant la côte sud de Solta (1), je m’amuse à raser la rive et ses falaises abruptes constituées de dalles parfaitement plates.
Comme souvent en Croatie, l’absence de pièges sous-marins permet de naviguer sereinement très près de la côte, même pour les quillards.
A toucher la roche de la main…
Pause casse-croûte
Petite halte au fond de la crique de Senjska (2).
Un chemin carrossable en pierre prend fin à 300 mètres de là et permet d’accéder à quelques cabanons en pierre venus se perdre ici.
Cet accès terrestre explique la fréquentation de l’endroit : une dizaine de personnes venues profiter de la tranquillité de la crique … ça reste raisonnable.
Côté plage, ce n’est pas encore le sable fin… mais au moins, les pierres sont arrondies par ici.
On peut s’asseoir dessus sans risquer d’y laisser le fond du maillot de bain.
Pour ne pas empiéter sur le bout de « plage » utilisé par les autres vacanciers, je suis allé m’amarrer sur le côté, au milieu des cailloux.
Une ancre à l’avant et 2 amarres à terre sont le minimum requis pour empêcher le bateau d’aller frotter la caillasse, tout en lui laissant le mou nécessaire pour se balader à son aise sur son périmètre autorisé.
Il faut dire que l’endroit est particulièrement calme… comme les milliers d’autres petits bras de mer qui entaillent les rives croates et qui offrent autant d’excellents petits ports naturels propices aux escales sauvages.
Marina naturelle
Nous poursuivons ensuite jusqu’à Sesula (3), à la pointe ouest de l’île de Solta. En observant la carte, on imagine aisément qu’il s’agit d’un endroit propice pour s’arrêter car cette longue crique pénétrant profondément dans les terres nous garantit un bon abri pour la nuit tout en permettant d’accéder au village de Maslinica (4), pas bien loin, pour ravitailler.
On n’est malheureusement pas les seuls à avoir fait ce calcul. Des dizaines de bateaux de plaisance sont ancrés de part et d’autre du chenal. Une ancre à l’avant et une amarre à terre, les voilà alignés comme dans une marina.
Une fois dépassé les derniers petits canots, nous voilà à peu près seuls au fond de la crique.
Il est déjà 17 heures, on décide de rester là pour la nuit.
Tout au bout du cul de sac : trop de caillasses, peu de fond et ambiance semi-marécageuse. Je préfère m’amarrer parallèlement à la berge. J’aurais l’occasion de me féliciter de cette décision plus tard dans la journée… mais pour l’instant, en l’absence d’annexe, l’amarrage s’avère délicat.
Deux ancres + deux amarres à terre ne sont pas de trop pour positionner précisément le bateau.
L’arrière du flotteur, protégé par des pares-battages, est suffisamment proche pour débarquer « à sec » sur la berge, mais pas trop pour ne pas venir échouer à « marée basse » le flotteur sur la roche inclinée (pour mémoire, le marnage en mer adriatique est d’environ 50 cm).
Les fonds caillouteux ne sont pas d’une bonne tenue lorsque l’on jette l’ancre à la volée. Mieux vaut y aller « à pied » et choisir précisément sous quel caillou coincer la pioche.
L’eau est encore fraîche… Heureusement qu’il suffit de se mouiller jusqu’à la taille.
Je pars en reconnaissance vers le village… Pas simple de trouver un chemin praticable entre les buissons et les rochers.
Au passage, j’en profite pour jeter un œil intéressé sur la carte du petit restaurant (5) aperçu sur la berge à l’entrée de la crique.
De retour au « mouillage », je retrouve Flo et les filles en train de jouer aux cartes sur une petite terrasse en pierre surplombant le bateau. C’est le seul morceau de « terrain » praticable aux alentours.
Encore heureux que nous n’ayons pas des garçons ayant besoin de courir…
La mer respire !
Pendant que nous installons le campement avant de partir pour le petit restaurant, nous assistons à un étrange phénomène.
Un bruit d’eau coulante attire mon attention. J’observe l’eau qui s’écoule du fond de la crique. Tiens, je n’avais pas remarqué qu’il y avait une petite rivière qui arrivait à cet endroit là.
A y regarder plus attentivement, ce n’est pas une rivière que je découvre mais le fond de la crique qui se découvre, sur une trentaine de mètres.
Le niveau de la mer s’est abaissé de 80 cm en une trentaine de secondes. Presque imperceptiblement, comme si l’on vidait la baignoire.
On n’est pas au bout de nos surprises. 30 secondes plus tard, la mer a retrouvé son niveau d’origine, sans aucune trace de vague. Comme une lente respiration, le phénomène se poursuit pendant plusieurs minutes, alternant les marées hautes et basses toutes les 30 secondes. Doit être sacrément épais l’annuaire des marées dans l’almanach du marin croate !
Nous laissons passer une brève averse puis partons au restaurant à travers les broussailles. Les roches devenues glissantes sèchent heureusement rapidement.
Premiers arrivés au restaurant, on s’installe en terrasse tandis que les quelques tables restantes sont rapidement prises d’assaut par d’autres plaisanciers. Vu la fréquentation de la « marina », mieux vaut réserver à l’avance.
Cadre agréable, serveurs sympas, vue surplombant le mini fjord et les voiliers mouillés… Quel bon moment de détente à se régaler de poulet grillé tout en se gavant de bonnes frites.
Nous prenons encore quelques gouttes sur le chemin du retour, restons une dizaine de minutes sous un lampadaire à observer le vol erratique d’une chauve-souris et serrons la patte d’une énorme araignée croisée en chemin …
Le retour par le sentier est loin d’être évident. Encore heureux que nous ayons pensé à prendre nos lampes de poche !
De Jean-marc Schwartz, décembre 2007
Richard
23 Déc 2007Jmarc (Nautical Trek)
23 Déc 2007ben non, on n »a pas été embété par les moustiques… Il faut croire que le rythme espacé de nos douches à l »eau de mer les ont tenus à l »écart 😉