Sous le charme de Vrboska

Sous le charme de Vrboska

This entry is part 3 of 9 in the series La Croatie et Venise en Astus 20

12ème jour, le village de Vrboska

Impossible de trouver la météo à la petite marina du port, ni même son capitaine d’ailleurs. Quant à la VHF, elle bafouille des messages incompréhensibles.
En tout cas, après les averses copieuses de la nuit, il fait maintenant grand beau temps avec un vent de nord-ouest de 3-4 beaufort, voire peut être plus au large.

En l’absence de bulletin, difficile de savoir si les coups de vents évoqués il y a quelques jours sont toujours d’actualité…

Les filles réclament de rester jouer avec Manon et Sébastien, nos petits voisins.

Quant à Florence, encore marquée par l’orage violent sur la lagune de Venise (moi aussi, d’ailleurs), elle préfère ne pas prendre le risque de se retrouver en difficulté si le vent venait à monter.

Je capitule et nous entamons notre 2ème journée à Sumartin (1).

C’est reparti

Effectivement, le temps finit par évoluer en fin d’après-midi… mais dans le bon sens. Le vent baisse et les moutons commencent à abandonner le terrain pour aller brouter ailleurs.

Après une baignade plutôt frisquette avec nos copains, nous mettons les voiles en direction de l’île de Hvar (2).

Le vent est très variable en force (de 0 à 3 beaufort) mais la mer reste calme. Et quel plaisir de longer la côte sur une eau cristalline !

Nous pénétrons dans un long bras de mer qui s’enfonce dans les terres et mène jusqu’au petit village de Vrboska (3) (ne pas me demander comment ça se prononce…).

Petite halte sur l’une des berges, le temps d’une brève séance de plongée avec masque et tuba.

La chose

Léa, l’aînée, repère quelque chose de bizarre posé au fond de l’eau et envoie sa mère le récupérer.

Flo ressort avec un truc étonnant. Une sorte de bec d’oiseau dont la tête aplatie est couverte d’une multitude de tubulures fines et rigides, colonisées par de petites étoiles de mer noires, aux bras aussi longs que fins.

On s’interroge sur l’origine de cette chose d’une bonne vingtaine de centimètres de long. Est-ce animal, végétal ou bien minéral ? Notre lanterne finit par s’éclairer lorsque l’on distingue une minuscule fente sur le pourtour… qui se referme lorsque l’on essaye d’y regarder de plus près. C’est un coquillage ! Et bien vivant.
Dommage pour le trophée de vacances qu’auraient bien aimé ramener les filles. Elles l’observent attentivement avant d’aller le replacer précautionneusement dans son milieu naturel.

On apprendra plus tard qu’il s’agit d’une Grande Nacre, l’un des plus grands mollusques bivalves existant dans le monde, et qui peut atteindre la taille respectable d’un mètre de long !
Vivant normalement plantée dans le sable (par le bec) au fond de la mer, elles ne sont pas du tout évidentes à repérer lorsqu’elles sont enfouies au milieu des posidonies.

Espèce menacée et protégée, leur présence est un signe de bonne santé du milieu marin.

Squat au village

Il est temps de trouver un endroit où s’arrêter pour la nuit. On suit le bras de mer jusqu’au centre du village à la recherche d’un endroit discret pour se garer. Un très long quai sert de marina et accueille un grand nombre de bateaux de plaisance.

Pas vraiment enthousiastes à l’idée d’aller s’accoupler à ces grandes unités et préférant garder nos sous pour le restau du soir, on finit par dénicher un recoin inoccupé taillé pour nous.

Devant un vieux chantier naval qui semble à l’abandon, un petit bout de quai nous tend les bras. Quand on voit le peu de fond recouvert de cailloux sous notre coque, on comprend pourquoi la place est vide. Mais avec nos 25 cm de tirant d’eau, l’endroit est parfait pour nous : un peu à l’écart de l’agitation du village, sur l’autre rive, et bordant une route pas très passante.

Nous faisons la connaissance d’une aimable suisse et de ses 2 grands chiens qu’elle promène. Elle vit désormais au village où elle loue des appartements aux touristes dans sa maison donnant directement sur le quai.

Nous terminons la journée par une balade au village suivie de bonnes pizzas au restaurant.
L’endroit est vraiment sympa. Un peu touristique et animé … mais sans excès.

Une fois la nuit tombée, l’éclairage du village en pierre et de son église fortifiée est superbe.

13ème jour, l’église fortifiée

Lorsque nous émergeons vers 8 heures, la brise est déjà là.
2 heures auparavant, les cloches de village se sont mises à sonner … A 6h du matin, quelle drôle d’idée !

En déambulant dans le port, je repère quelques curiosités locales.
Une minuscule barque de pèche à peine plus grande qu’un Optimist…

Ou encore, ce micro yacht à moteur, à peine plus grand mais disposant d’un balcon avant offrant une passerelle digne de ce nom pour débarquer sur le quai.

Notez les excroissances latérales qui permettent de faire le tour de l’imposant rouf.

Nous faisons quelques courses à l’épicerie du village puis allons visiter l’église fortifiée. En quittant la route touristique au bord de l’eau, on découvre le calme et la sérénité du vieux village croate où, contrairement à Sumartin, les bâtisses en pierre sont préservées.

Nous admirons de près l’église fortifiée, construite par les villageois qui en avaient marre de se faire tailler en pièces lorsque des hordes de pirates attaquaient.

Fortifications, créneaux, mâchicoulis, meurtrières… seule la présence de trois cloches et de l’horloge nous rappelle qu’il s’agit d’une église et pas uniquement d’un château fort.

Un étonnant éperon en pierre fend le sol telle l’étrave d’un vieux cuirassier.

J’imagine que sa fonction devait être de permettre de mieux défendre la porte d’entrée.

Nous empruntons un escalier de pierre, qui semble suspendu par magie dans les airs, pour monter sur « le toit » où un chemin de ronde permet d’admirer le panorama.

D’ici, on profite d’une superbe vue sur le long fjord avec les toitures du village en premier plan.

De retour au bateau en fin de matinée, nous faisons la connaissance d’un couple de croates s’apprêtant à appareiller comme nous.

Avec leur fille calée dans le coffre avant de leur kayak, ils partent la journée à la recherche de coins tranquilles.
Ils nous indiquent sur la carte plusieurs coins sympas de l’île.

En les dépassant un peu plus loin à la voile, avec nos filles également à l’étrave mais perchées haut sur l’eau, on se dit que, finalement, notre bateau est sacrément grand, confortable et sécurisant …

De Jean-marc Schwartz, novembre 2007

Liens utiles

Series Navigation<< Premier bivouac CroateLa thalassothérapie des dauphins >>

Cet article a 0 commentaires

  1. merci de nous de faire partager cette belle randonnée nautique et de me faire rever au « bateau idéal » pour ce genre d »escapade.
    le site nautical trek est si passionnant et vivant qu »il n »y a pas un jour ou je ne le consulte pas ,surtout pour m »initier aux logiciels du chantier naval numérique et bientot présenter mon projet .

    félicitations jean-marc

    et à bientot
    jean-michel

  2. Tes photos de mouillage sont superbes.

    Bravo !

  3. souvenirs merci de m »avoir fait revivre mes 2 croisières avant la guerre,la nature est restée intacte et les paysages toujours aussi somptueux.
    Nous etions 3 bateaux partis de Paris et Bordeaux
    En 1987 3 First 22
    En 1989 2 First 24 et un First 235

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer le menu