Quand je monte en Bretagne, je fais chaque fois une pause à La Rochelle (1) (ou dans le secteur) qui varie de la demi-journée à quelques jours. Etant à mi-chemin, cela permet de mieux faire passer les 800 km de route.
J’y avais déjà navigué l’année précédente avec le 420, mais, n’ayant pas voulu tenter le diable en allant au delà de la limite du raisonnable, je voulais y retourner avec un bateau permettant de m’éloigner un peu plus en famille.
Il y a beaucoup à faire dans le secteur… C’est un superbe plan d’eau venté et protégé de la houle du large par les îles de Ré et d’Oléron.
1er jour
Mise à l’eau à marée basse. La cale (1) située juste avant la capitainerie permet de mettre à l’eau à toutes eaux.
Un ponton libre, juste à côté, permet d’y amarrer le bateau le temps de garer la remorque sur l’immense parking qui offre suffisamment de place, même en pleine saison.
« Cale gratuite pour les voiliers » me dit-on à la capitainerie …
Je demande confirmation au guichetier saisonnier juste devant la cale : « Oui, c’est gratuit pour les voiliers sans moteur ».
« Qu’à cela ne tienne, le moteur restera dans le coffre » et je pourrai perfectionner mon maniement de la godille.
Mise à l’eau sans problème et sortie du port à la godille. Bien que la grand-voile soit hissée, elle ne prendra la légère brise matinale qu’une fois dans l’avant-port.
On hisse le génois, on tire quelques bords dans un vent léger autour du phare du bout du monde (2), symbole du plan d’eau devant le port, qu’on voit sur tous les magazines effectuant des essais de bateaux ici.
On côtoie un First 210 qu’on arrive même à dépasser. Ensuite direction le pont de l’île de Ré (3).
J’envisageais d’aller jusqu’au Fier d’Ars (4), et si le temps et les conditions le permettent, terminer le tour de l’île de Ré (5).
J’avais auparavant jeté un oeil sur le bloc côtier (édition 2007 « moins de 6 miles ») qui indique particulièrement bien les courants et les forces chaque heure avant et après BM pour le Perthuis Charentais.
On longe les installations portuaires, passe sous le pont, et quelques milles plus loin, le vent se met à mollir de plus en plus. Ce n’est pas avec ces conditions que l’on va pouvoir remplir le contrat.
Tant pis pour la pause pique-nique sur un banc de sable du Fier d’Ars, on va viser une plage plus proche. Tant pis aussi pour le pique-nique sur la plage, les estomacs crient famine et c’est dans le cockpit qu’on se rassasie.
On finit par trouver une plage, on remonte le chenal d’accès et à quelques mètres du bord, on jette l’ancre pour rafraîchir l’équipage…
Au bout de deux minutes, le maître-nageur local vient gentiment nous prévenir que la plage est interdite aux bateaux et que le chenal est réservé pour l’embarquement et le débarquement des passagers de bateaux.
Je lui dis que c’est juste le temps que les enfants se rafraîchissent, mais au bout de 10 minutes, il revient nous demander si on était sur le point de partir… Hé bien oui, justement, on allait partir…
Après réflexion, je comprends cette interdiction, qui vise à ne pas transformer les plages accessibles aux terriens en parkings à bateaux. En fait, les enfants voulaient encore se baigner et de plus le vent n’était toujours pas au rendez-vous.
On s’éloigne de cette plage fréquentée à la godille pour rejeter l’ancre une centaine de mètres plus loin, mais cette fois sans sable sous nos pieds.
Quelques temps après, le clapot arrive et le vent se lève …
Trop tard pour faire le tour de l’île, on revient sur nos pas, on passe sous le pont au plus près de l’île, là où il est le plus bas, et bien que je sois sûr qu’il y ait au moins 2 hauteurs de mât qui passent sous le pont, on a toujours l’impression que l’on va toucher le tablier.
Le vent est bien établi. On vise une bouée au Sud : le Lavardin.
On tire quelques bords dans ces conditions idylliques avant de rentrer pour ressortir le bateau, avec Pauline qui m’aide à garder le bateau en ligne à l’aide d’un bout pendant que je le hisse sur la remorque.
2ème jour
Mise à l’eau sans problème. On quitte le port avec un vent d’Est mieux établi que la veille, ce sont les conditions idéales pour tenter d’aller à Fort Boyard (6).
Pratiquement un seul bord, on va enfin le voir de près… Il fait beau, les enfants sont motivés, le bateau marche bien, que du bonheur !
Un peu moins de 9 milles, avec ces conditions, cela ne va pas traîner ! On se permet même de dépasser un Etap 22 me semble t-il, pas sur le même cap je l’admets.
Arrivée en moins de 2 heures aux abords du fort.
On voulait jeter l’ancre aux alentours, mais ça bougeait un peu trop.
On prend quelques photos puis on va plutôt viser une plage abritée sur l’île d’Aix (7).
On tire des bords, on se rapproche, on dépasse les bateaux mouillés à une centaine de mètres de la plage pour se beacher comme on l’aurait fait avec un 420.
La marée étant en train de monter, je jette l’ancre sur la plage. Le vent poussant le bateau vers la mer, je rajoute un orin à l’ancre et mets un caillou à l’autre bout pour le déposer encore plus haut, cela nous laisserait une marge pour regagner le bateau sans se mouiller quand on reviendra de notre visite de l’île à pied.
Pique-nique, balade, baignade, sieste.
Il est temps de rentrer. D’un seul bord aussi vite qu’on est arrivés.
Je vois derrière nous une voile qui nous prend en chasse. J’essaie de soigner au mieux mes réglages mais il gagne lentement du terrain. Et c’est presque arrivé à La Rochelle qu’il nous arrive sur le côté.
C’est un joli Muscadet. Je le prends en photo, on s’échange quelques mots, je lui passe sous le vent, dos au soleil pour qu’il soit mieux éclairé, il devait me rejoindre à la cale pour s’échanger nos adresses afin que je puisse lui envoyer les photos sous voile.
Ce n’est pas toujours évident d’en avoir et quelques unes de plus en souvenir d’une balade, ça fait toujours des bons souvenirs.
On regagne le ponton de la cale sous GV seule (il parait que c’est interdit dans les ports…) et on s’arrête pile poil au ponton. Facile avec ce vent d’Est, on y arrive juste sur l’erre en se mettant bout au vent.
Superbe journée de navigation, une des plus belles de cet été 2007, qui restera dans nos mémoires…
Le 3ème jour sera sans bateau et en vélo pour une balade sur l’île de Ré, vue depuis l’intérieur cette fois.
De Didier Serrut, décembre 2007
Walter Peri (iorana ! )
2 Fév 2009Bravo !! Jolie balade dans l »esprit des nos engins nautiques : simples et amusants .
philippe Rouard ( Winnie)
2 Fév 2009Trace GPS… Salut Didier,
Les traces de tes virées superposées sur images satellite ( géoportail ? ) sont très sympas ! et permettent à postériori d »analyser l »angle de remontée de son bateau face au vent…établir des polaires ?
Peux-tu nous dire avec quel matériel, logiciel…tu as pu le réaliser ?
Mon Explorist 210 ( carto routière N & B avec profils de côtes ) enregistre les traces de mes parcours, mais je ne sais pas comment les transférer sur des vues satellite …
PHIL
did
2 Fév 2009ouh là ! Pas tant de matoss si compliqué.
C »est juste une représentation approximativement estimé et dessiné avec Paint.
Image google map enregistré sous Paint et dessiné par dessus.
On se rappelle bien souvent de la direction du vent et des bords tirés pour atteindre les buts, je ne fais que les reporter de mémoire sur la carte…
Guy Capra
8 Fév 2009traces GPS sur Google Earth Bonjour Phil,
les GPS »Geonaute » de chez Décathlon sont capables de transmettre les traces directement dans le logiciel Google Earth…
cdlt,
Guy.