Mise à l’eau
Le niveau du Lac Majeur baisse en été, mais cette année 2006, il se trouvait anormalement bas (1m50 en dessous du niveau habituel), faisant apparaitre une marche d’une vingtaine de centimètres en bas de toutes les mises à l’eau, les rendant absolument impraticables.
Après bien des recherches (notamment à Arona où nous avons trouvé une cale parfaite mais inutilisable à cause du niveau de l’eau), nous avons découvert une cale magnifique entre le port et l’école de voile de Cannobio, d’une pente idéale et pourvue d’un parking gratuit juste à côté. Nous avons pu laisser la remorque trois jours sur la digue.
Navigation
À partir de Cannobio, nous avons testé deux destinations particulièrement intéressantes, recommandées par notre amie Clotilde que nous remercions pour son accueil.
Le château de Cannero
Deux îlots se faisant face, séparés par un étroit passage, accueillent chacun les ruines d’un ancien château fort.
On peut mouiller au ras des enrochements, l’endroit est somptueux.
On se sent tout petit au milieu des montagnes, protégés par les murs imposants, seuls au monde dès que les nombreux visiteurs de la journée sont rentrés à terre.
Se baigner ici est un régal. Le soir, deux cygnes, visiblement propriétaires des lieux, viennent poser leur bec sur le liston pour quémander les restes de pain.
Nous y avons réalisé le sauvetage de quatre gaillards en pédalo, partis par inexpérience à deux milles sous le vent de leur point de départ, dans l’incapacité de rentrer.
Un remorquage au louvoyage, avec le pédalo à la traîne et les marins d’opérette à notre bord, a remplacé l’apéro tranquille que nous avions imaginé.
Les îles Borromées
Isola Bella, Isola dei Pescatori, Isola Madre… Situées dans le triangle Stresa – Baveno – Verbania, à l’endroit le plus large du lac, elles représentent une destination incontournable pour tous les touristes.
Pouvoir y accéder à la voile avec son bateau est un bonheur !
Venant de Cannero, nous avons choisi, vu l’absence de vent ce matin-là, de passer par le milieu du lac en espérant y trouver une brise favorable. Mauvaise pioche !
Il est bien préférable de longer au plus près de la côte : on y profite d’une très légère brise thermique, on slalome sous spi au milieu des baigneurs éberlués et on voit bien mieux les villas donnant directement sur le lac, dotées chacune d’un port privé fermé par une grille en fer forgé.
Autour des Îles Borromées, on retrouve le pénible cocktail « pétole + eaux agitées », mais la vue de ce qui nous entoure fait oublier tout le reste.
Mouillage
Nous avons passé les deux nuits au mouillage dans l’anse du plus grand îlot du Château de Cannero. La deuxième nuit nous a prouvé qu’un amarrage sérieux était indispensable, même en eaux intérieures : un coup de vent de Nord a pris le lac en enfilade au début de la nuit, pour ne se calmer qu’à l’aube.
J’avais amarré le bateau bout au vent, l’étrave à un mètre sous le vent de l’enrochement nord avec l’ancre principale plus deux aussières en V, une deuxième ancre en travers vers le large et une aussière de 30 mètres frappée entre le taquet arrière et l’enrochement sud.
Ce dispositif, très efficace puisque rien n’a cassé, n’a pas empêché le Tabasco de tirer des bords toute la nuit, faisant des embardées d’une violence telle que j’estime la force du vent à 7 voire 8 Beaufort.
Conclusion : ne pas se fier au calme apparent des lacs et soigner systématiquement l’amarrage, quelles que soient les conditions météo.
Liens utiles
- la fiche du Tabasco
- Venise en Tabasco
- Le site des fondus du Tabasco
Texte et photos de Jean Inizan