De passage dans le coin, je souhaitais explorer cette rade de Lorient que je ne connaissais que d’après les cartes et Google Maps.
Arrivé à Port-Louis en fin de matinée, je commence à repérer les lieux. En Bretagne, l’idéal pour arriver dans un endroit en bord de mer est d’arriver avant 11h00 ou après 18h00 : on trouve des places plus facilement, surtout avec une remorque.
Je décroche le vélo et c’est parti pour une après-midi repérage, voir les cales de mise à l’eau,
voir les fonds où l’on peut s’échouer, repérer les Tabascos à recenser, repérer où l’on va passer la nuit.
Les marées ne coïncident pas tellement avec les navigations diurnes et avec mes projets de laisser le bateau échoué toute la nuit comme on a fait à Cap Coz lors du Revival Tabasco Tour.
C’est basse mer à 9h00, donc tant pis, on naviguera à la journée, de 11h00 à 19h00 au plus tard. Je ne laisserai pas le bateau à l’eau, bien que les alentours soient vaseux, il y a par endroits quelques petits pavés qui risqueraient d’abîmer la coque au posé.
Cale de Port-Louis (1)
C’est plus intéressant pour moi de faire deux mises à l’eau pas forcément consécutives, que de laisser le bateau au ponton visiteurs. Ce n’est pas vraiment gênant, le bateau est facile à sortir et à mettre à l’eau avec cette remorque.
De plus, je peux le laisser mâté sur le terre-plein(2) à côté. Ces photos seront peut-être rapidement périmées, un réaménagement et agrandissement du port de plaisance est prévu l’an prochain.
Deux heures de battement où il vaut mieux ne pas utiliser la cale trop glissante dans la partie basse (avant et après BM). Elle est accessible à toutes eaux, sauf par gros coef à BM (attention à la marche au fond de la cale).
Elle est suffisamment large pour pouvoir y retourner l’attelage, sauf quand quelqu’un y carène son bateau. Elle est hélas payante : 5€ l’A/R.
Ponton visiteurs : environ 12 € la nuit.
Il y a également d’autres cales gratuites (3 et 4) au port de Locmalo, mais accessibles environ 3 h avant et après BM.
J’y ai même trouvé 2 Tabascos au mouillage, à proximité, côté mer de Gavres.
Cap sur l’île de Groix
Mise à l’eau sans problème. La cale est bien située, on pourrait la quitter sans mettre le moteur. C’est tout droit, pas de slalom à faire au milieu des pontons.
On s’éloigne doucement dans un petit force 1 à 2 assez irrégulier et on tire des bords dans la rade.
Il y a un club de voile à Port-Louis qui s’entraîne avec des 49er. Ils préfèrent rester dans la rade où le vent, plus irrégulier, rend leur entraînement plus efficace. « C’est trop facile en mer », paraît-il.
Ils ont aussi deux 18 pieds Australiens … sacrées libellules sur l’eau ! J’aurais bien voulu les voir naviguer.
La brise s’installe, on peut tenter de faire une petite sortie en mer.
A contre-courant, c’est jouable. Le courant n’est pas aussi fort que dans le golfe, cependant il faut faire attention au ferry Lorient-Groix et c’est pas le moment de tirer des bords quand il arrive. Il lève pas mal de vagues et lui, par contre, ne va pas dévier dans le chenal.
Pour le dernier bord, je m’appuie au moteur. Je ne vais pas abuser de la patience des enfants, à tirer des bords à ras des roches affleurantes.
Il vaut mieux rester dans le chenal balisé devant la citadelle de Port-Louis (5).
Cette photo à marée basse montre pourquoi.
Et nous voilà partis dans un bon force 3-4 vers l’île de Groix (6).
Deux petits voiliers en ligne de mire. Je rattrape le premier. On s’envoie un petit bonjour. Une famille qui se promène tranquillement sur un Dufour T7 il me semble …
Le 2ème, je le rattrape aussi. J’en reviens pas, c’est une petite bombe ce Tabasco, ou alors ils ne savent pas naviguer.
C’est un Kelt 620. Le gars a l’air vexé, il nous tourne le dos sans même nous adresser un regard …
Remontée du Blavet
On vise l’île, si proche, quand les enfants commencent à s’impatienter : « Quand c’est qu’on arrive ! J’en ai marre de faire du bateau … »
Tant pis pour l’île de Groix. On avait fait le 1/3 du trajet, on ira une prochaine fois. Demi-tour.
On va plutôt profiter de la marée pour remonter le Blavet, c’est plus intéressant pour l’équipage de remonter une rivière que la navigation en pleine mer avec l’entrée de la rade devant la citadelle.
Une fois passé Port-Louis, j’affale le génois et c’est sous GV seule que je remonte la rivière pour mieux profiter du paysage.
On navigue un moment à côté d’un joli vieux gréement (avec peut-être la balancine de GV trop bordée ?).
Autre vieux gréement, au moteur cette fois.
Petit passage à ras d’un vieux bâtiment de la marine nationale, qui sert de digue pour le port (7) réservé au personnel de la base militaire.
Nous voilà en compagnie d’autres petits bateaux traditionnels.
Au loin, le 1er pont (8) du fond de la rade qui permet de rejoindre Lanester.
Autres petits bateaux au mouillage derrière le pont …
Un conseil : quand vous repeignez vos bateaux … osez les couleurs !
Les photographes n’en seront que ravis !
On a passé le pont, toujours au portant. Passé le cimetière de bateaux puis, après le 2ème S, la rivière devenant de plus en plus abritée du vent, j’ai préféré faire 1/2 tour.
On était au portant et bien que la marée redescende, on reprenait le vent dans le pif pour le retour.
Changement de voile avant. Hissage du foc et retour sur Port-Louis en louvoyant.
Une fois le pont passé, le vent commence à forcir. Les enfants s’installent dans la cabine et entament une bonne sieste. Ca tombe bien, les conditions se musclent. Ca mouille un peu. Prise d’un ris dans les derniers bords, le vent forcissait de plus en plus, et pour finir le dernier bord, on affale la GV et continue à faire route sous foc seul par flemme de prendre un 2ème ris supplémentaire…
Rechargement du bateau sur sa remorque.
Belle journée de navigation avec de belles images plein la tête à se remémorer au coin de la cheminée pendant les longues soirées d’hiver…
De Didier Serrut, janvier 2008
Christophe
16 Jan 2008Merci pour ce récit de randonnée ; et pour ces photos de gréements traditionnels, et de « vrai » vieux gréements (le Corbeau des mer, qui appartient au musée de la Résistance, a été construit avant-guerre) .