Focs rigides et focs lattés

Focs rigides et focs lattés

On ne fait pas de foc rigide (en fait, il faut comprendre : voile épaisse) comme des grand-voiles rigides car, pour fonctionner correctement, une voile rigide doit rester proche de la verticale (le guindant étant la référence )…

Du coup, ce que l’on voit, ce sont plutot des gréements de goélette avec deux voiles rigides, parfois décalées sur un flotteur différent dans le cas des multis.

L’apotre de ce type de voile et de gréement en France est CHAPOUTO, et de nombreux bateaux construits en pro ou amateur ont porté ce type de voile avec, de ce que j’en sais, beaucoup de bonheur…

Dans le cadre d’un gréement classique (GV+Foc ), ce qui existe sur certains types de bateaux, et notamment les petits multicoques, ce sont des focs entièrement ou partiellement lattés, avec cet impératif plus ou moins marqué : le recouvrement (partie de la voile dépassant le pied de mat ) doit être faible ou inexistant car sinon, au virement de bord, la chute du foc frotte de manière rigide (à cause des lattes) sur le mât (ou, en plus, sur le bas étai pour certain bateaux ) et s’abîme très très vite …

L’avantage de latter les chutes des voiles d’avant est d’avoir plus de surface, puisqu’on diminue le négatif de chute (nécessaire autrement pour éviter le fassayement) , chute qui reste malgré tout bien tenue grâce aux lattes.

Un autre avantage, dans le cas des voiles entièrement lattées, est de contrôler parfaitement le profil aérodynamique de la voile grâce au choix des lattes (souples , rigides , profilées, réglables). Ainsi, dans certain cas, selon les conditions météo, il est possible de varier de profil en changeant le type de latte (surtout utilisé en compétition, il est vrai …).

Dans le petit temps, les chutes de foc entièrement lattées ont un avantage et un inconvénient (c’est bien connu…on ne peut pas avoir …le lait, le beurre et en plus, les faveurs de la crémière …).


L’avantage:  c’est d’obtenir un profil et une forme de voile stable, ce qui favorise les écoulements d’air, même quand ils sont faibles (la voile ne pendouille pas !!).

L’inconvénient : c’est qu’au virement de bord, si le vent est trop faible, l’inversion de courbure ne se fait pas toute seule et il faut alors tapoter la voile pour que les lattes prennent la courbure inverse au bord précédent. Or, en dériveur ou petit bateau, l’assiette est primordiale pour bien marcher et un déplacement d’équipier sur des bateaux à déplacement léger engendre une modification de la dite assiette, donc une perturbation dans la marche du navire… CQFD.

Un autre inconvénient des focs entièrement lattés est que nous sommes (nous les voiliers ) obligés, du fait des contraintes de rigidité des lattes, de couper des voiles plus plates quand elles sont lattées, ce qui induit une baisse de performance au portant dans le petit temps ou le médium léger.

Enfin dernier point :il faut savoir qu’une voile entièrement lattée (GV ou FOC) est plus difficille à régler à l’allure de près trés serré, car si les lattes stabilisent le guindant, elle le rigidifient aussi. Donc, fini de barrer au dévent de l’attaque de génois ou de GV, il faut barrer à la girouette… et en plus, bien connaître les courbes de perfs du bateau (également dénommées courbes polaires).

D’autre part, une voile lattée transmet plus de puissance au bateau et, dans le cas de vent fort, il faut bien surveiller le vrillage pour pouvoir évacuer la surpuissance de la voile (on joue donc du chariot et du halebas).

Autre chose aussi, c’est qu’un foc latté est plus cher (environ 20% ) qu’un foc non latté.

Salutations fraternelles et salées,

Sylvain

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