Si avoir un compas sur nos petits bateaux qui naviguent la plupart du temps à moins de deux milles des côtes n’est pas vraiment indispensable, en avoir un, c’est être un peu Capitaine ou Pacha …
Quel plaisir de savoir que pour arriver à l’île d’en face, il faut garder le cap 225, que l’on fait du 80 (ou du 180 !) d’un bord sur l’autre, d’expliquer aux mousses les subtilités de la « boussole » et de constater le soir au mouillage que le soleil se couche à l’ouest.
Mon Astus n’en possédait pas au départ, j’ai donc envisagé l’achat d’un « mini-C » adaptable sur les cloisons inclinées, d’un « mini-B » sur fût et même de deux « Olympic » tactiques comme les catas de la mini coupe de l’America !
Mais c’est la tentative de recyclage de mon IRIS 100, rescapé de mon ancienne vie où il servait de compas de relèvement qui a donné lieu à de nombreux essais et, merci à ma matelote préférée, a permis de choisir l’emplacement adéquat.
Après avoir successivement abandonné l’entrée de cabine (trop exposé aux chocs et trop génant), la cloison verticale des commandes de dérive (les équipiers doivent naviguer les jambes en l’air), le centre de la poutre arrière (bonjour le torticolis), les passavants de cockpit (il faudrait en avoir deux, ce qui n’était pas mon cas) et le pied de mât (la cohabitation avec le palan de cunningham ne s’est pas bien passée), la position idéale s’est révélée être le haut de l’entrée de la cabine : visibilité maximum, protection totale ou presque, peu de parallaxe.
J’ai donc posé une première cale en contreplaqué, adaptée à la courbe du rouf, en changeant les 4 boulons du pied de mât pour des plus longs, puis une seconde en forme évidée au centre (pour laisser la place aux contre-plaques et aux écrous) et une troisième qui porte le support compas;
l’iris se met en place en le poussant vers l’avant, il ne gène pas trop le passage et peut être retiré facilement au mouillage. Il conserve aussi bien sûr sa fonction de compas de relèvement.
Jean-Claude L. , Astus 20.1 Tipota