Une difficulté en randonnée nautique concerne le rangement d’un volume de matériel conséquent (Dans notre cas, de quoi loger, blanchir et nourrir 4 personnes pendant plusieurs jours !).
Le problème est triple car :
- il faut du volume
- que celui-ci soit protégé des embruns
- qu’il soit pratique d’accès afin que la recherche d’une paire de chaussettes, ou d’une carte, ne se transforme pas en parcours du combattant
On se retrouve vite confronté à un paradoxe du Magnum 21 : c’est un bateau disposant d’un grand coffre avant (+ celui de l’arrière) ainsi que de vastes espaces dans le cockpit et sur les trampolines… Mais sur lequel on n’arrive pas à embarquer facilement beaucoup d’affaires !
La solution de tout fourrer dans le coffre avant et arrière atteint vite ses limites car, pour récupérer une affaire, il faut retirer toutes les autres qui sont devant ou dessus.
On a donc essayé d’exploiter les autres espaces (cockpit, trampoline) de la manière suivante :
Bidons étanches de 15 litres : ils sont pratiques car ils permettent de bien compartimenter les affaires (mettre un signe distinctif sur les couvercle pour éviter de devoir tous les ouvrir à chaque fois).
Il faut prendre un modèle avec couvercle large (20 cm), ayant des excroissances servant de poignée, pour les attraper et les porter d’une seule main.
Le couvercle se visse facilement et permet d’avoir une très bonne étanchéité. On en trouve à 20 euros chez Décathlon.
On a pris les nôtres (5 bidons) dans une coopérative agricole (ça sert pour faire le vin d’orange) pour 15 euros pièce.
On en laisse 3 dans le cockpit derrière la poutre arrière (la barre du safran passe au dessus).
Ils ne bougent pas en navigation, sauf mer vraiment agitée. Ils restent à portée de main du barreur et sont facilement déplaçables, lorsqu’on a besoin de place (pour manipuler le moteur ou le safran, par exemple).
Principal inconvénient : peu de place de stockage.
Convient bien pour les petits objets (tee-shirt, casquette, lunette, appareil photo, téléphone, …) mais pas pour un ciré ou une veste polaire.
Sinon, convient bien pour y tasser un sac de couchage.
On peut également en mettre 2 devant la poutre avant (et bien sur dans le coffre avant).
Bidon étanche de 25 litres : même diamètre que les précédents mais plus haut.
Pas forcément mieux car si le volume de stockage est plus important, on est obligé de sortir les affaires du dessus pour atteindre les affaires de dessous.
D’autre part, leur hauteur les empêche de passer sous les poutres et sous la barre du safran. Ils sont donc plus gênants dans le cockpit.
On a trouvé un modèle pas cher (12 euros seulement !) à la coopérative agricole, mais le verrouillage du couvercle est moins pratique.
Au lieu d’un couvercle épais avec poignées qui se visse, c’est un couvercle mince dont l’étanchéité est assuré par un cerclage métallique avec une poignée de serrage.
Si on doit accéder souvent au contenu, il vaut mieux de pas mettre le cerclage mais dans ce cas, le couvercle ne tient pas très bien et risque de sauter tout seul.
Nous avons un bidon de ce type dans lequel nous tassons 2 duvets, et qui reste au fond du coffre avant pendant la navigation (avec cerclage métallique pour être certain d’avoir les duvets secs le soir).
Pour le mouillage (une ancre plate, 1 grappin plus les amarres, bientôt complétés par une 2ème ancre plate), j’ai testé des coffrages en bois avec un couvercle sur lequel on peut marcher.
Le coffrage est de forme triangulaire, installé à l’avant du cockpit en avant du mât (un à droite et l’autre à gauche), sur une hauteur de 20 cm, pour pouvoir servir de siège pour les enfants, ou de marche lorsqu’on accède au coffre.
La partie du cockpit devant le mat et devant l’ouverture du coffre reste libre pour les manœuvres et l’accès au coffre.
C’est pratique (et sécurisant) de garder le mouillage à porté de main.
Dans la partie centrale du cockpit, on a disposé 2 grandes caisses en plastique de chaque coté du puits de dérive : c’est un super volume de rangement !
Par dessus, j’ai ajouté un petit coffre en bois, en forme de rouf, dont la face arrière est seulement fermée par des élastiques, et qui est simplement posé sur les bancs du cockpit.
J’ai bricolé sommairement ce rouf en une demi-journée, avec du bois non adapté (CP ordinaire et aggloméré), juste pour pouvoir tester le principe lors du week-end de la Pentecôte.
Et bien, je dois dire que c’est pas mal du tout !
Le volume (pas gigantesque) est vraiment pratique car très facile d’accès à partir du cockpit. C’est idéal pour y mettre à l’abri carte, appareil photo, lunettes et les vêtements que l’on retire chaque fois qu’on passe du près serré (frais) au portant (chaud).
La hauteur de 40 cm ne gène pas la visibilité (sauf pour voir sous le vent en dessous du foc), la largeur de 95 cm ne gène pas pour aller vers l’avant, même au mouillage avec les tentes.
La profondeur de 40 cm pourrait être plus importante pour venir couvrir entièrement les caisses en plastique qui sont dessous.
C’est adopté, je vais m’en construire un autre plus proprement, pour mes navigations futures.
On a également testé l’utilisation du trampoline.
J’ai placé un matelas pneumatique gonflé, en longueur sur le trampoline du coté du flotteur.
Il était empaqueté dans une bâche plastique de 2 m sur 3 m, pliée en 2, et dont les bords étaient roulés sur eux même afin d’empêcher l’eau de rentrer (Une latte en bois a été utilisée pour arriver à rouler facilement le bord le plus long).
1er constat : le système est bien étanche aux embruns. On pourrait donc envisager d’y laisser également les duvets et toiles de tentes, ce qui évite d’avoir à les ranger dans le coffre avant.
2eme constat : l’encombrement d’une partie du trampoline n’est pas vraiment gênant (y compris pour l’envoi du spi).
La principale difficulté consiste à fixer convenablement ce paquet sur le trampoline. Je n’ai rien trouvé de vraiment satisfaisant.
Je ne suis pas certain que cela tienne bien en cas de mer agitée et si le flotteur plonge sous l’eau…
Autre inconvénient, une flaque d’eau restait sur le dessus du paquet ce qui empêche de s’en servir comme coussin.
Enfin, si on commence à y mettre pas mal d’affaires (un deuxième matelas par exemple), la prise au vent va s’en ressentir… Et je ne parle pas de l’esthétique de l’ensemble.
Je ne pense pas que je retiendrais ce système pour notre rando de plusieurs semaine en Corse.
Jean-Marc S. (Raz’ Motte) ( 01/06/2004)