De Etel à Groix en Blue Djinn

De Etel à Groix en Blue Djinn

Changement de bateau

jusqu’en juin 2007, nous avions La Mary Team 2, un Lanaverre L 17, tout petit habitable de 5,10 m.
Avec Lysa et Alex, nos deux enfants, nous étions un peu à l’étroit. La tente 2 secondes était de rigueur sur le cockpit la nuit venue.

Un voilier plus habitable était nécessaire pour ne pas dégoûter toute la famille. Ce sera Nostria, l’ancien Blue Djinn de Michel, en parfait état malgré ses 10 ans.

Avec le voilier, qu’il avait acheté neuf, Michel nous a laissé l’ensemble des documents qui l’ont accompagné depuis sa construction et, en particulier, les publications de l’Aspro.

En rejoignant une association de propriétaires de voilier, on s’attend à rencontrer des gens ayant la même passion. Mais là, cela va bien au-delà pour l’Aspro.
C’est une mine de rencontres humaines, avec le plaisir de donner « un coup de main », de faire découvrir son bassin de navigation. Tout cela dans une ambiance amicale et chaleureuse.

Allo, John…

En parcourant une des « Bouteille à la mer », le journal de l’association, je suis tombé sur une adresse extraordinaire pour nous : celle du capitaine de flotte d’Étel.

Eh oui c’est notre destination choisie depuis avril pour nos vacances d’août.

Le centre nautique d’Étel a la chance de pouvoir disposer d’un plan d’eau intérieur qui permet de pouvoir faire les cours de voile quelles que soient les conditions : Lysa à la planche à voile et Alex au funboat.

Notre expérience de l’année dernière sur la méditerranée avec La Mary Team nous a servi de leçon. Le mistral qui arrive sans préavis, et persistant, peut gâcher des vacances.

Heureusement, le transportable nous avait permis de continuer sur le Lac de Serre-Ponçon, qui a aussi un plan d’eau protégé pour le club nautique alpin.

Un coup de téléphone à John, notre capitaine de flotte, nous permet de préparer quelques jours à l’avance notre périple.

Avec la Mary team, une belle plage suffisait pour la mise à l’eau, mais là, avec un Blue Djinn, une cale est indispensable.
Juste à côté de la SNSM, on doit trouver notre bonheur.

Dès notre arrivée, et pendant la première leçon de nos enfants, nous sommes accueillis chez Noëlle et John, très chaleureusement.
C’est incroyable, juste parce que nous avons aujourd’hui Nostria, nous nous trouvons à 500 Kms de chez nous, comme chez nous.
C’est une sacrée belle famille, les propriétaires de Blue Djinn !

A l’eau, Etel…

En fin d’après-midi, nous préparons notre bateau pour la mise à l’eau.

Beaucoup de monde à la cale nous incite à retarder l’instant à un moment plus calme.

La méthode forte de Michel nous effrayant un peu, nous approchons la remorque jusqu’à mettre les pneus dans l’eau.
Alex et Fred assurent le bateau par un bout attaché sur chacun des taquets arrière.

Je pousse Nostria après avoir relâché le treuil jusqu’au point d’équilibre. Un coup d’œil vers chacun des protagonistes, et c’est parti.
Très doucement, notre voilier flotte avec brio.

Super heureux de notre première mise à l’eau, le temps de remonter la voiture au parking, le moteur est démarré.
Un 4 CV dans la rivière d’Étel nous parait de suite un peu juste (de 5 à 8 nœuds de courant suivant les marées et les passages).

Nous arrivons au port (1) sans encombre.
Pas un bruit à bord, il semble flotter un air de contemplation sur les quatre visages des occupants de Nostria.

A peine amarrés, nous pouvons trinquer à nos nouvelles aventures.

Première sortie

Elle se fait en famille, en direction du nord, en remontant la rivière, pour se mettre le bateau en main.

Il n’a pas du tout le même comportement que La Mary Team qui réagissait en dériveur pur. La largeur du bateau lui donne une stabilité impressionnante.
Tout le monde se sent en sécurité.

D’abord, sous la grand-voile seule, puis le génois sort de son sac.
Un vent d’ouest force 2 à 3 nous permet de tirer des bords et de se retrouver très vite sous le pont Lorois (2).

Leçon sur la barre d’Etel

Comme convenu avec John, nous sortons avec les deux Blue Djinn. Le capitaine de flotte à notre bord avec son petit fils, et Lysa rejoint le reste de la famille Patty sur Morgan, le BJ 118, donc pas très éloigné en date de fabrication, Nostria étant le numéro 88.

Le passage de la barre d’Etel (3), si délicat, et Monsieur Bombard pourrait en témoigner, se fait sans problème quand le capitaine et sa femme sont des enfants du Pays.

Direction l’océan, sans aucun esprit de compétition, mais pour voir ce qu’ils ont dans le ventre.
Une jolie petite partie se joue entre les deux voiliers. Les réglages de Nostria par John nous assurent une belle avance.

C’est malin … son fils voulait nous faire quelques photos sous voile. Dommage !

Après avoir profité d’un mouillage très accueillant sur un petit îlot, nous levons l’ancre.
Un vent de force 3 à 4 nous accompagne pour le retour vers Étel, au près, le petit fils de John à la barre.

C’est là que nous allons découvrir notre bateau, comme nous l’aurions fait si tout ne s’était pas bousculé, avec Michel.

En effet, rien de mieux pour apprendre un bateau que de regarder faire un propriétaire aguerri qui connait bien les réactions du bateau. Les qualités marines du Blue Djinn sont utilisées au mieux par John et nous voyons vite que lorsque le vent forcit, la barre devient dure, il cherche à remonter vers le lit du vent et il est temps, avec des rafales à 5, de prendre un ris.

Le réflexe de beaucoup de gens ayant un enrouleur de génois, réduire d’abord la voile avant, mais le ris dans la GV est bien mieux pour l’équilibre du bateau.
On se paye même le luxe, avec la marée, de passer sur le banc de sable de la barre d’Étel. Cela fait drôle de savoir ce qu’il y a sous le bateau.

Nous rentrons au port bien avant Morgan. Mais là, le choix de la route a été prépondérant sur le résultat. Quoi qu’il en soit, John est tout content, et nous avec.

Un pas énorme a été franchi, on connaît beaucoup mieux Nostria. Nous voilà prêts à partir le lendemain pour une croisière en direction de l’île de Groix (4) par une météo plus que favorable !

On apprécie beaucoup les qualités marines de Nostria, son habitabilité à 4, ainsi que sa faculté de se faufiler partout.

Un petit 420 avec 3 jeunes femmes à bord se rapproche de nous et la conversation commence sur le BJ. Une des occupantes en possède un à Tahiti !
Eh oui, on vient encore de faire connaissance avec une propriétaire de BJ. Même à l’autre bout de la planète, il y a des BJ !

On va tout faire pour retrouver ses coordonnées, par le chantier, elle aimerait avoir des contacts avec les membres de l’ASPRO via le Net !

Ile de Groix

La météo du lendemain matin nous indique un risque d’orage, avec un vent Sud/Sud ouest. La décision est prise de rallier Port-Tudy (5), au nord de l’île, après une pause déjeuner sur la plage convexe de sable blanc.

Les ¾ des occupants de Nostria se mettent à l’eau, sauf la plus frileuse. Même avec une combinaison, Fred ne peut rester longtemps dans l’eau !

Du fait de ces conditions météo annoncées, l’arrivée se fait au port juste après la navette qui relie Lorient, au milieu d’un ballet incessant de bateaux.
Nous avons la chance d’en avoir un petit et le capitaine du port nous trouve refuge le long d’un petit bateau de pêche : La « Petite Emilie ».
Heureusement, car tous ces gros voiliers de plus de 10m ne nous laissent pas la possibilité de nous mettre à couple, vu la bonne différence de hauteur !!!

Le port est complet, bon nombre de bateaux vont devoir faire demi-tour.
Pendant la nuit, un bon coup de vent balaie la région et à part notre « annexe » (Sevylor 110) qui s’est retournée, la nuit a été calme.

Petit problème au lever, plus de rames pour rejoindre le ponton !
La chance nous souriant encore, le premier zodiac du port qui passe les avait à son bord.

Retour sur le continent

Après plusieurs jours idylliques autour de l’île de Groix, nous rejoignons le continent pour faire escale à Port-Louis (6). Encore une fois, nous avons la chance d’avoir une petite embarcation qui nous permet de trouver une petite place au ponton des pêcheurs du dimanche.

Les goélands partagent notre repas sur la cabine du bateau d’à côté (le propriétaire était absent…).

Fin du voyage

Le lendemain, nous prenons la direction du retour vers Étel : il se fait par vent portant sur les 2 tiers du parcours à force 4, rafales à 5.
Le GPS nous indique 8,5 noeuds, c’est le pied !

En fin de matinée, le vent forcit et la prise de ris devient indispensable. En contact étroit avec le sémaphore de la barre d’Étel, nous abordons la remontée de la rivière bout au vent.
Le moteur en route, on affale avant d’aller se poser au bord de la plage de l’école de voile.

Après un bon apéro bien mérité, je décide d’aller voir si la remorque et son véhicule tracteur sont toujours là…
En passant devant la cale, je vois qu’il y a toujours autant de monde. Je prépare la remorque pour la remontée.

En attendant que la cale soit plus disponible, nous rangeons le bateau. Entre deux pneumatiques de « plongeurs du dimanche », nous arrivons à remonter Nostria sur sa remorque.

Toutefois, la prochaine fois qu’il y a un vent de travers sur la cale, nous éviterons la remontée. C’est vraiment trop dur de mettre Nostria en ligne sur ses rouleaux dans ces conditions.

Après un dernier apéro chez Noëlle et John, la larme à l’œil, on se promet de garder le contact !

En conclusion

L’avantage d’un habitable, c’est que sur sa remorque, il sert de camping car. On y est tranquille pour la nuit, sauf quand on se gare face au port, devant la villa d’un mauvais coucheur, qui en rentrant à 2h1/2 du matin, nous ordonne de quitter les lieux !

Pendant que le conducteur s’exécute, les autres habitants profitent d’un bateau qui roule pour se faire bercer jusqu’au prochain parking face au plan d’eau d’Étel ! Le départ est prévu aux aurores pour rejoindre notre Berry !

Sur le chemin du retour, le bilan de nos vacances donne la parole à chacun : à l’unanimité, on recommence l’année prochaine !

Benoît de Nostria, février 2008

Cet article a 3 commentaires

  1. jolie ballade jolie ballade en effet que nous faisons régulièrement en famille acr nous avons le bonheur d »être mouillés dans la rivière d »Etel

    kenavo

  2. bravo pour cette expédition!

    la cale de mise à l’eau est encore gratuite, mais la parking des remorques est devenu payant, et pas question d’aller garer voiture et remorque dans les rues alentour, les agents municipaux veillent atout particulièrement.

Répondre à Taboyer bruno Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer le menu