Sanglage sur remorque, des erreurs à ne pas commettre

Sanglage sur remorque, des erreurs à ne pas commettre

Dans son témoignage sur l’auto-construction de sa remorque, Jean-Claude nous explique de quelle manière un bateau peut souffrir lors de ses trajets sur remorque.
Il illustre ensuite les solutions techniques qu’il a mis en œuvre afin de limiter ou supprimer cette fatigue du bateau :

  • assouplissement de la suspension
  • calage optimum de la coque

Un fait divers qui aurait pu mal terminer (chavirage suite à la rupture d’un flotteur) nous montre l’importance qui doit être accordée à la préservation du bateau lors de son transport sur remorque.
Après enquête, il semblerait que la cause de cette casse soit liée aux conditions de transport particulières du  bateau. Aussi, je conseille à chacun de suivre les recommandations de sanglage exposées ci-après.

Premier conseil : s’assurer du parfait calage du bateau sur sa remorque.

Il peut arriver qu’un écrou maintenant un support de rouleau se desserre légèrement (les constructeurs de remorque indiquent de vérifier le serrage des boulons après les 50 premiers kilomètres) ce qui entraînera l’affaissement du rouleau sous le poids du bateau lors de son passage dessus.

On vérifie donc que la coque installée à poste s’appuie effectivement sur l’ensemble des rouleaux.

Deuxième conseil : soulager les efforts sur les flotteurs durant le transport en n’oubliant pas d’installer correctement sous ces derniers les supports prévus à cet effet.

Là encore, vérifier que la hauteur du support est correcte. Le bon réglage est obtenu lorsqu’il faut légèrement soulever le flotteur (grâce au jeu dans les poutres coulissantes) afin de pouvoir le poser sur le support.

Personnellement, je préfère orienter le patin du support dans le sens longitudinal plutôt que transversal afin d’augmenter la surface de contact et la répartition du poids supporté.

Troisième conseil : bien solidariser le bateau sur la remorque. Il s’agit d’éviter que la coque ne saute en l’air puis retombe sur les rouleaux lorsque les roues de la remorque passeront à vive allure sur une irrégularité de la route.

Fixer l’avant et l’arrière de la coque centrale sur la remorque à l’aide de cordages ou de sangles (1, en rouge).

ATTENTION
La fixation du bateau sur la remorque doit absolument être réalisée au niveau de la coque centrale !

Ne pas sangler le bateau en englobant les flotteurs (2) avec la coque centrale car cela génère des efforts transversaux (3) inutiles sur les flotteurs qui pourraient s’avérer préjudiciables à la longue.

L’Astus 20.1 dont la liaison coque-pont du flotteur a cédé, entraînant le chavirage, était sanglé de la sorte lors de ses trajets entre ses 2 bases de location (320 km) :

Facteur aggravant à préciser : la remorque utilisée n’était pas adaptée au bateau. Cette remorque d’Open 5.70 dispose de bers en polyester (4) ne permettant pas de caler la coque du trimaran. Aucun support de flotteur non plus pour aider à maintenir l’ensemble. On imagine aisément la tension nécessaire exercée par la grosse sangle à cliquet qui passait autour des flotteurs lorsqu’il s’agissait de maintenir le voilier horizontal lors du transport ou du mâtage…

Pour ceux qui auraient sanglé leur bateau en englobant les flotteurs avec, mais également pour ceux qui auraient subi des chocs (en navigation, au port, au corps-mort…) ou qui s’interrogent sur un possible défaut de fabrication, comment savoir si leurs flotteurs ont été affaiblis et si le risque de casse inopinée existe ?

La première précaution consiste à observer attentivement la liaison coque-pont des flotteurs. La présence de fissures dans le gelcoat indiquerait qu’ils ont souffert anormalement.

La seconde précaution consiste à vérifier périodiquement, via la trappe étanche prévue à cet effet, la présence éventuelle d’eau à l’intérieur des flotteurs. Si vous trouvez un demi verre d’eau au fond du puisard, rien d’inquiétant. C’est probablement le résultat de la condensation naturelle.

Si vous y trouvez un litre d’eau ou plus… méfiance.

Le défaut d’étanchéité peut être localisé au niveau de la fixation poutre/flotteur (pas grave, on déboulonne puis l’on refait l’étanchéité au sika) ou alors au niveau de la jonction coque-pont (dans ce cas, mieux vaut prendre contact avec le chantier pour diagnostic et voir si une réparation est nécessaire).

De Jean-marc Schwartz, mars 2008

Cet article a 0 commentaires

  1. Du bon sens…… rien que du bon sens…et de la technique !

    Quelle idée aussi de vouloir maintenir la carène d »un Astus 20.1 sur le ber d »un Open 5.70…
    Maintenant que l »on peut voir ce que ça donne sur la photo ci-dessus …On se demande même comment la coque centrale a tenu le coup…Se faire trimballer sur la route engendre des contraintes autres que d »attérir un peu brusquement l »étrave sur une plage de sable .
    Apparemment, la race des « fadas inconscients » ( ou volontairement négligeants…que ne ferait-on pas pour gagner du fric…) n »est pas près de s »éteindre…
    Si on décidait un jour de les envoyer tous en orbite, on pourrait même nommer le patron de la société de location comme chef d »escadrille !!! ( Mince, je fais de la polémique, là …)

  2. Je me disais bien aussi que ces flotteurs qui se remplissaient d »eau n »étaient pas qlq chose de normal ! De là à en déduire que de graves désordres pourraient en découler….je dois avouer que je n »y ai pas pensé lors de la location l »été dernier. Pour compléter, je vous laisse imaginer la galère pour mettre à l »eau et en sortir avec la remorque pour Open 5.70 .

Répondre à philippe Rouard ( Winnie) Annuler la réponse

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